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Pinel

Hollande prolonge des mesures en faveur de la construction

Le président de la République a visité des chantier de BTP vendredi matin à Romainville, une ville très active pour la création de logements.

François Hollande, vendredi matin à Romainville. (Photo Ian Langsdon. AFP)
Publié le 08/04/2016 à 19h16

Pourquoi ne pas ne pas faire valoir les réussites, mettre en exergue ce qui marche, quand l'univers politique semble par ailleurs si sombre ? François Hollande a passé sa matinée de vendredi sur des chantiers de BTP à Romainville, une commune de Seine-Saint-Denis, active en matière de production de logements. «Vous êtes une maire bâtisseuse, vous avez pris des décisions, des risques diraient certains autres pour lancer des chantiers» a-t-il-dit à Corinne Valls, l'édile de la ville (qui n'a aucun lien de parentée avec le Premier ministre, ndlr).

La construction est un secteur de l'économie qui marche: sur un an le nombre de permis de construire octroyés, a augmenté de 18% et le nombre de mises en chantier progresse de 2,5% sur la même période. En Ile-de-France les transactions immobilières sont en hausse de 17% selon la Chambre des notaires. «Nous sommes dans une phase d'accélération et de croissance forte du secteur» a dit le président de la République.

Pour incarner cette reprise, il a visité à Romainville un projet de 188 logements sur un terrain cédé par l'Etat, puis une autre opération immobilière de 382 logements menée sur des terrains communaux. Un programme socialement mélangé qui comprend de l'accession à la propriété, du locatif privé, ainsi que du locatif intermédiaire et social. François Hollande attribue la reprise de la construction à des mesures de relance prises par le gouvernement, notamment le dispositif fiscal Pinel (du nom de l'ancienne ministre du Logement) qui encourage, à coup de dégrèvement d'impôts, les particuliers à investir dans le logement locatif privé. Il leur permet notamment de défiscaliser tout en louant le logement à des proches: à ses descendants ou à ses ascendants. «C'est le beurre et l'argent du beurre», disent ses détracteurs, en pointant le cadeau fait à des ménages figurant parmi les plus aisés.

Les professionnels contents

Lancé début 2015, ce dispositif devait cesser fin 2016. Mais le Pinel sera prolongé «jusqu'au 31 décembre 2017» a annoncé le chef de l'Etat. «(Il) a marché, (il) marche, (et) marchera encore», a-t-il lancé à l'adresse de sa nouvelle ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Pas touche donc. Ce qui réjouit évidemment les professionnels de l'immobilier: «Cette mesure va permettre de lancer de nouvelles opérations de logements et de répondre aux besoins de nos concitoyens», s'est félicitée Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Même son de cloche à la Fédération française du bâtiment (FFB) qui «applaudit la prolongation du dispositif Pinel», mais aussi d'autres mesures prises par le gouvernement telles que le renforcement du prêt à taux zéro en faveur des accédants à la propriété ou encore les crédits d'impôt pour les travaux d'économie d'énergie. «Ces mesures vont nous permettre d'éviter un trou d'air dans notre production et pour nos entreprises. Après huit années de crise quasi continue, l'amorce d'une reprise d'activité dans le bâtiment semble globalement se confirmer», commente Jacques Chanut, le président de la FFB.

Le gouvernement, a aussi pris des mesures financière pour encourager les maires bâtisseurs. «L'Etat a voulu gratifier les collectivités qui faisaient des efforts de construction», a dit Hollande annonçant que 470 communes ont reçu des dotations à ce titre. La ville de Romainville a touché en décembre 2015 un peu plus de 1,4 million d'euros pour la construction de 700 logements.