Les opposants à la loi travail maintiennent la pression sur le gouvernement : salariés, étudiants et lycéens manifestent pour la sixième fois en mois d'un mois ce samedi, avec l’espoir d’amplifier encore leur mobilisation malgré les vacances scolaires.
Plus de 200 manifestations et rassemblements sont ainsi prévus partout en France, à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl), qui s'attend à une «mobilisation importante».
Le coup d’envoi a été donné en matinée dans plusieurs villes, dont Rennes où plus d’un millier de personnes étaient rassemblées près du centre historique, avec en tête des jeunes portant pour certains des masques de carnaval ou cagoulés. A Toulouse, où la police attendait 5 000 à 10 000 manifestants, ils étaient plusieurs centaines à commencer à arpenter les rues.
#manif9avril entre 8000 et 20000 manifestants contre la #LoiTravail à #Toulouse aujourd'hui pic.twitter.com/WmuQXtCDWz
— La Dépêche 31 (@ladepeche31) April 9, 2016
A Strasbourg, dans une ambiance festive, la manifestation a rassemblé 1 350 personnes selon la police, 3 000 selon les organisateurs. Le 31, ils étaient 5 000 selon la police et 8 000 selon les organisateurs. Beaucoup d'étudiants, de lycéens et de professeurs étaient absents pour cause de vacances scolaires, relevaient les organisateurs. «Peuple insoumis / Debout!», clamait un panonceau, ou «Le travail (ce n'est) plus la santé».
Entre 1.000 et 1.500 manifestants contre la #LoiTravail dans les rues de #Strasbourg pour cette #manif9avril pic.twitter.com/wC4EhST7xX
— France Bleu Alsace (@bleualsace) April 9, 2016
A Paris, Place de la Nation, une centaine de jeunes se sont d'abord réunis, dans le calme, sous forte surveillance policière. Ils devaient se joindre à leurs aînés dans un cortège qui devait partir à 14H00 de la place de la République en direction de la Nation, derrière Philippe Martinez (CGT), Jean-Claude Mailly (FO) et William Martinet (Unef) notamment.
Départ du cortège. #manif9avril "Assez de cette société qui n'offre que le chômage et la précarité" #Paris pic.twitter.com/OlHcTt207c
— Amandine Cailhol (@A_Cailhol) April 9, 2016
La contestation contre le projet de loi est entrée dans son deuxième mois. Depuis le 9 mars, les partisans du retrait du texte ont organisé cinq journées d’action, dont deux réunissant jeunes et travailleurs.
La dernière journée unitaire, le 31 mars, a réuni entre 390 000 et 1,2 million de manifestants. Les cortèges ont souvent été émaillés de violences, avec notamment 177 interpellations le 5 avril, journée à l’initiative des seules organisations de jeunesse.
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En organisant cette fois la mobilisation un samedi, les syndicats espèrent «élargir le mouvement aux familles, à toutes les populations qui ne sont pas forcément en capacité de se mobiliser la semaine», selon Virginie Gensel, membre de la direction de la CGT.
Une soixantaine de Nuits debout prévues en France
En soirée, ce sont les rassemblements citoyens Nuit debout qui prendront le relais, prévus dans près de 60 villes françaises. Depuis le 31 mars, le mouvement s’est réuni tous les soirs sur la place de la République, à Paris. Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme – dont on ignorait s’il s’agissait ou pas d’un participant – a été grièvement blessé en chutant de la statue ornant la place.
Nuit debout dépasse largement les seuls opposants à la loi travail : réfugiés, mal-logement, précarité, exercice de la démocratie, tout y est débattu.
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Pendant ce temps, le projet de loi porté par Myriam El Khomri (Travail) poursuit son parcours législatif. Les députés de la commission des Affaires sociales ont terminé jeudi son examen, apportant des modifications, notamment sur les mesures les plus polémiques: clarification des licenciements économiques, accords dits «offensifs», référendums d’entreprises...
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Prochaine étape: le texte sera débattu dans l'hémicycle à partir du 3 mai. L'intersyndicale compte maintenir la pression d'ici là avec une «nouvelle journée de grève et de manifestations» le 28 avril.