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Mobilisations

Debout, nuits et jours

Nuit deboutdossier
Lors d'une AG, dimanche après-midi. (Photo Boris Allin pour «Libération»)
publié le 10 avril 2016 à 20h31
(mis à jour le 10 avril 2016 à 20h31)

La Nuit debout s’est prolongée dimanche par un «après-midi assis», en attendant de voter en fin de soirée pour sa prolongation, le suspense semblant tout relatif. S’est posée aussi la question du devenir du mouvement : comment l’installer dans la durée, quelles autres formes lui donner ? En attendant des réponses à ces interrogations essentielles, la place de la République, à Paris, s’est attelée dans l’après-midi à une intéressante thématique : le revenu à vie.

Au sein des petits groupes, toujours à la bonne franquette, celui qui veut prendre la parole se met debout et prend un porte-voix en carton. A propos des salariés déjà en place : «Il y a des gens payés qui ne foutent rien à leur taf.» Il est question aussi de la fracture entre vieux (installés) et jeunes (précaires) : «Il faut éliminer cette hiérarchie des vieux sur les jeunes, bien moins payés au nom d'un présumé manque d'expérience.»

Quelqu'un esquisse un peu mieux la justification du revenu à vie : «On paie des éboueurs pour ramasser les poubelles. Mais quid des usagers qui le font eux-mêmes ?» Un homme aux cheveux gris, tente une échappée : «Il faut aussi être réaliste, pragmatique, car on n'est pas seuls dans le monde. Il n'y a pas que des vilains capitalistes mais aussi des gens qui travaillent. Les premiers employeurs de France sont les commerçants et artisans.» Il se fait rapidement tacler par un jeune homme : «Les artisans sont des capitalistes.» Réponse du vieux : «Bonne révolution…»

La veille, dans la nuit de samedi à dimanche, une équipée de quelques centaines de militants avait improvisé une expédition en direction du domicile parisien de Manuel Valls, dans le XIe arrondissement, pas très loin de la place de la République. Elle s'est achevée par des affrontements avec les forces de l'ordre, gaz lacrymogènes à l'appui. La police a interpellé plusieurs manifestants. Dimanche, huit d'entre eux étaient encore en garde à vue. Le Premier ministre, lui, était absent de son domicile pour cause de visite diplomatique en Algérie.