Le PS prend la main. Samedi, lors du Conseil National, le parti a voté une résolution à l'unanimité : «Le Parti socialiste a fait part de son souhait, conforme aux statuts, d'une primaire citoyenne sans préalable et sans préjugés, rassemblant toutes les gauches pour battre la droite et l'extrême droite qui ne peuvent représenter un avenir pour la France.»
Cette décision n’est pas une surprise. Reste plusieurs questions à régler pour le PS : le calendrier, le déroulement des débats et le nombre de candidats au sein du parti. Pour le moment, on a le sentiment que tous les socialistes veulent participer à cette primaire. Alors qu’en interne, certains plaident pour un candidat unique. Mais, pour le moment, le PS est le premier parti à dire, officiellement, oui à la primaire, et c’était le parti le moins chaud au départ.
On rembobine. Le 11 janvier, un appel est lancé dans les colonnes de Libération. La direction du PS observe, sans un mot. Les frondeurs socialistes, certains écolos, à l'image de Cécile Duflot, et la direction du PCF ouvrent la porte. Ils guettent une opportunité de bousculer François Hollande et proposer une alternative à gauche. La vie est belle.
Le mercredi 3 février, pour le lancement officiel de la «primaire des gauches et de l'écologie» à la Bellevilloise, une salle du XXe arrondissement de Paris, ça se bouscule. Plus de 700 militants et sympathisants. Tous déçus de la politique menée par François Hollande. Le lendemain, le premier secrétaire du PS ouvre, à son tour, la porte. Et à ce qui parait, le président de la République, qui a un œil intéressé sur la primaire, n'est pas étranger à la prise de position de Jean-Christophe Cambadélis.
EE-LV guette la primaire «avec intérêt»
Et c'est là que ça se complique. Le PCF et EE-LV flippent. Pas question de participer à une primaire avec François Hollande sans périmètre de sécurité. Comprendre, un socle commun pour définir «les grandes valeurs de gauche», selon le patron par intérim des Verts, David Cormand. D'ailleurs, ce samedi, EE-LV a adopté par 57 voix pour, 16 contre et 3 votes blancs une motion accueillant «avec intérêt» l'organisation de la primaire. Mais il exige la mise en place d'un «périmètre politique». La prudence pour tout le monde.
Cette histoire de socle ne branche pas le PS. La direction socialiste est du genre: tout le monde derrière le vainqueur. Le PCF et EE-LV donneront leur réponse définitive au mois de juin, après leur congrès. En attendant, les débats et les freins vont s’enchaîner alors que la grande majorité des sympathisants et militants de gauche est favorable à la primaire. La politique autrement c’est toujours mieux chez les autres.
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