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Libération

2016 et sa croissance à prévisions variables

publié le 13 avril 2016 à 21h31

Face à l'escalade des menaces sur l'économie mondiale, «nous ne sommes pas dans l'alarme mais dans l'alerte», a prévenu l'Américain Maurice Obstfeld, chef économiste du Fonds monétaire international (FMI). Après 3,1 % en 2015, le PIB du globe ne devrait plus progresser que de 3,2 % en 2016 et 3,5 % en 2017. Six années après la crise financière, le FMI semble préoccupé par le cocktail qui grippe la croissance : chute des cours des matières premières, difficile transition chinoise, morosité dans les pays riches et, surtout, coup de mou des marchés émergents.

En France, Bercy, qui présentait mercredi son programme de stabilité, préférera sans doute retenir le scénario des économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce dernier présentait mardi une prévision de croissance de 1,6 % pour 2016, supérieure à celle retenue jusqu'ici par le gouvernement, et nettement plus optimiste que celle du FMI : les experts de l'institution présidée par Christine Lagarde tablent en effet sur une croissance de 1,1 %. Surtout, ils relèguent la France au 9e rang des puissances économiques mondiales. Néanmoins, le ministère de l'Economie maintient sa prévision de croissance à 1,5 %.

Du côté des pays émergents comme du monde industrialisé, plus la croissance est faible, plus il y a de chances que les risques se matérialisent. Ce qui pourrait amener «l'économie mondiale au-dessous de la vitesse de décrochage, avec une demande qui ne suffit pas pour éviter un équilibre de croissance faible et de déflation que certains économistes appellent stagnation séculaire», conclut Obstfeld.