Sa vision du quinquennat :«Au début, j’avais l’impression d’un gouvernement plus à l’écoute que les précédents, qu’il y avait plus de projets pour l’Education nationale, qu’ils partiraient plus de notre ressenti de profs que les autres. Les créations de postes, ça n’est évidemment pas une mauvaise chose mais on en parle et on ne voit personne arriver dans nos écoles alors que proportionnellement, nos classes ne sont pas moins chargées. Et comme les assistants d’éducation et les enseignants spécialisés ont été supprimés, c’est le contenu de nos enseignements qui s’en ressent. Il y a forcément, à un moment, des enfants qu’on laisse de côté. On se retrouve seuls, avec de nombreux [élèves] non francophones qui [finissent] à l’écart. C’est très culpabilisant pour nous. C’est pareil avec les enfants handicapés. Sous prétexte d’une école ouverte à tous, ce que j’approuve, on les délaisse faute de personnel formé. C’est presque de la malveillance. «La vraie bascule, ça a été la réforme des rythmes scolaires : je ne perçois pas les effets soi-disant bénéfiques, au contraire. Pour les familles en difficulté, la garderie est payante à partir de 16 heures au lieu de 16 h 30 ou 17 heures, et c’est un budget que beaucoup n’ont pas. Tout le monde est déçu et beaucoup d’enseignants disent qu’ils n’iront pas voter, même si tout le monde est assez effrayé de ce que pourrait faire la droite dans l’éducation si elle revenait au pouvoir. Hollande, on a l’impression qu’il n’a rien fait. Il y a un vrai problème de communication. La prime pour les enseignants des réseaux éducation prioritaire (REP), c’est une reconnaissance de notre boulot malgré tout. Le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, c’est le symbole d’une ouverture d’esprit qui me va bien. Mais pour toutes les réformes, on a le sentiment qu’on oppose les gens plutôt que de les rassembler autour des idées.»
Sa question à François Hollande : «Il reste un an, comment pouvez-vous trouver les moyens de recréer en quantité suffisante des enseignants spécialisés pour accueillir les enfants non francophones ou handicapés qu’il faut pouvoir intégrer ?»