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Libération

Jean-Marc, 62 ans, retraité de La Poste, au Puy-en-velay (Haute-Loire) «Les résultats ne sont pas là»

publié le 13 avril 2016 à 22h01

Sa vision du quinquennat : «Reconnaissons d’abord qu’il est devenu difficile de gouverner. Je ne voudrais pas être à la place de Hollande ! Mais il y a trop de flou dans sa politique. Soit le cap n’est pas clair, soit il n’est pas tenu. J’ai l’impression que les projets sont mal ficelés. La loi El Khomri est devenue un gros fourre-tout. Et puis, tout traîne, se complexifie… Comme pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A un moment, il faut peut-être trancher, faire preuve de courage. Si le nouvel aéroport n’est pas justifié, faisons des aménagements sur l’existant. Il devrait se concentrer sur des choses simples et les mener à bout.

«Son quinquennat a aussi été marqué par les reculades. C’est vraiment dommage d’avoir fait marche arrière sur l’écotaxe alors que là, pour le coup, tout était en place. Finalement, il n’y a qu’au niveau militaire que ses positions sont claires, qu’il décide. Hollande est quelqu’un de sympathique et chaleureux, moins agité que son prédecesseur. Mais j’ai voté pour un changement, pour ses engagements en faveur du travail, de la jeunesse, de la baisse du chômage. A l’arrivée, les résultats ne sont pas là, il n’a pas assez tenu compte du point de vue des jeunes. Cela dit, j’ai apprécié le mariage pour tous et la mise en place de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Quoi que sur ce dernier point, il y a encore des efforts à faire. D’ailleurs, j’aurais aimé que le gouvernement donne l’exemple, réduise son train de vie. Ce ne sont pas de grosses économies, mais c’est une question de principe, de symbole. Ils donnent l’impression d’être coupés de la réalité alors que les Français doivent se serrer la ceinture. Quant à son ennemi, la finance, il pourrait être moins dans la parole et agir. Sans parler de l’affaire Cahuzac qui a plombé son quinquennat, il aurait pu lutter contre les paradis fiscaux, agir. Et j’aimerais qu’il veille à préserver notre système de santé, fondé sur la solidarité et la redistribution, il ne faudrait pas qu’il dérive vers un système à l’américaine.

Sa question à François Hollande : «Vu ce flottement qui favorise la montée des extrêmes, et les engagements non tenus, oserez-vous vous représenter ?»