Sa vision du quinquennat : «De ces quatre années passées, je garde le sentiment d'une grande trahison. Je fais partie de ces gens qui ont voté Hollande en 2012, moins par adhésion pour le personnage que par volonté d'en finir avec Sarkozy. Je ne m'attendais donc pas à grand-chose, mais au moins à ce que les socialistes, tout sociaux-démocrates qu'ils soient devenus, restent néanmoins sociaux. Or ce fut une grande claque. Je me souviens notamment qu'en janvier 2014, Hollande expliquait encore que "ce n'est pas à un moment de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs". Deux ans plus tard, le régime des intermittents, dont je dépends, se trouve menacé comme jamais. La réforme qui s'annonce va en effet fragiliser les plus précaires d'entre nous. Seuls ceux qui ont le plus de réseaux, qui travaillent déjà régulièrement, pourront se maintenir dans le système, et seront les mieux accompagnés socialement. Les moins insérés, eux, seront exclus. Plus largement, six chômeurs sur dix, aujourd'hui, ne sont pas indemnisés et neuf millions de Français vivent encore sous le seuil de pauvreté. La loi travail n'est que le dernier exemple : les réformes adoptées sous ce quinquennat ont été des réformes de classe, en faveur des puissants et du patronat, comme aurait pu les voter la droite. Avec, cerise sur le gâteau, le désastreux débat sur la déchéance de nationalité.»
Sa question à François Hollande : «Monsieur le Président, je suis déboussolée. Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas sûre d’aller voter. Au-delà du fond, j’aimerais savoir quelle est votre stratégie politique. La gauche du Parti socialiste ne votera pas pour vous, la droite comme l’extrême droite non plus. A quoi vous attendez-vous ? Qui espérez-vous rassembler ? Ne préparez-vous pas, tout simplement, le terrain à un gouvernement de droite "officiel" ?»