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France Télévisions : Michel Field n’a «pas l’intention de démissionner»

Le directeur de l’information de France Télévisions est visé par une motion de défiance soumise mardi au vote des journalistes.
Michel Field -ici à Paris le 11 septembre 2014- face à une motion de défiance soumise au vote des journalistes de France Télévisions (Photo LIONEL BONAVENTURE. AFP)
publié le 16 avril 2016 à 8h37
(mis à jour le 16 avril 2016 à 15h06)

«Je n'ai pas l'intention de démissionner», assure Michel Field, le directeur de l'information de France Télévisions dans un entretien au Parisien publié ce samedi. Il est visé par une motion de défiance soumise mardi au vote des journalistes, un «singulier rappel à l'ordre» auquel il affirme tout de même vouloir répondre.

«Quel que soit le résultat du vote, j'entends le malaise et les critiques», assure le directeur de l'information qui a rencontré vendredi les chefs de service des éditions de France 2, France 3 et France TV Info, tout en précisant qu'il «écoute» et compte y répondre mais n'a «pas l'intention» de quitter ses fonctions.

«Il s'agit de tisser un lien que je n'ai pas su tisser à mon arrivée. J'hérite d'une immensité de dossiers simultanés», se justifie dans l'interview Michel Field, dont les rapports avec les rédactions se sont fortement dégradés ces derniers jours. Réunis jeudi en assemblée générale, environ 300 journalistes se sont mis d'accord pour rédiger une motion de défiance à son égard, soumise au vote mardi.

Une «attitude désinvolte» sur Canal +

Nommé en décembre, Michel Field admet qu'il «a eu tort d'adopter une attitude désinvolte sur le plateau de Canal + le 10 avril». Il y avait notamment commenté le mouvement de grève du jeudi précédent en lançant : «Comme disait Jacques Chirac, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre». «Je suis directeur de l'information du service public, ma parole a un poids», reconnaît-il.

Il assure d'autre part que «l'indépendance est le trésor du service public», qu'il est là «pour la défendre de toutes les pressions des pouvoirs politiques et économiques». Il «réaffirme solennellement que pas une seule question n'a été soumise au palais» de l'Elysée, pour l'émission Dialogues Citoyens avec François Hollande, sur France 2 jeudi soir.

Le directeur de l'information annonce, enfin, «renoncer» au projet de confier à un producteur extérieur l'une des émissions politiques de la rentrée .

La tenue du scrutin pas remise en cause

Michel Field «nous dit qu'il fait tout pour défendre l'indépendance, mais ce sont des mots, c'est sa parole, et les actes montrent que ce n'est pas tout à fait cela», a réagi Manuel Tissier, président de la Société des journalistes (SDJ) de France 2.  «Cela va être à la rédaction de se prononcer sur la possibilité de retisser les liens de confiance», a-t-il ajouté.

Pascale Justice, présidente de la SDJ de la rédaction nationale de France 3, a regretté «beaucoup de maladresses accumulées». «Annoncer qu'on ne démissionnera pas avant qu'un vote ait eu lieu, c'est dire : "quoi que vous décidiez, je m'en fous !" Il aurait pu s'exprimer après la motion de défiance, c'est maladroit. Mais ça ne change rien fondamentalement, le vote va avoir lieu», a-t-elle précisé.