Ce lundi, Véra Tur est satisfaite. La directrice de l'école Bellevue, dans le IIe arrondissement de Marseille, vient tout juste de raccompagner la ministre de l'Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, à la porte de son établissement. «Ça nous a fait du bien, sourit la directrice. On lui a dit tout ce qui n'allait pas. Les conditions de travail, l'absence de personnel, les salaires, les temps d'activités périscolaires… On espère que les choses vont changer.»
Elles ont déjà bien évolué depuis la polémique sur l'état piteux des écoles publiques qualifiées de «honte de la République» en une de Libé. Après les dénégations de Jean-Claude Gaudin, le maire LR de Marseille, le rapport commandé au préfet par la ministre puis le revirement de la municipalité, qui avait finalement admis des dysfonctionnements, l'heure était lundi à un happy end lors d'un déjeuner collectif rassemblant l'ensemble des acteurs de l'éducation.
Avant, Najat Vallaud Belkacem et Hélène Geoffroy, la secrétaire d'Etat chargée de la Ville, avaient fait escale à la préfecture pour un point d'étape. Selon le recensement effectué par les services de l'Etat sur les 444 établissements marseillais, «114 écoles ont déjà été repérées comme nécessitant des travaux d'importance différents». Certains ont déjà été engagés durant les vacances de février et d'avril.
En plus de ces travaux d'urgence, la municipalité a décidé de débloquer 5 millions d'euros supplémentaires sur l'année 2016 et autant en 2017 et 2018. «J'ai aussi voulu que l'Etat prenne ses responsabilités», a précisé Najat Vallaud-Belkacem, en annonçant que 5 millions d'euros seraient consacrés aux écoles marseillaises via une dotation de la politique de la ville.
Au-delà de ces enveloppes, «ce qui est vraiment inédit, c'est que l'on ne s'est pas contenté de se renvoyer la balle», s'est réjouie Najat Vallaud Belkacem. Un comité réunissant les services de l'Etat, de la ville, les enseignants et les parents d'élèves sera mis en place pour suivre l'avancée des chantiers.