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Libération

Intermittents du spectacle : fast-foods bloqués et préavis de grève illimitée

publié le 20 avril 2016 à 19h31

La pression monte à quelques jours de la dernière séance de négociations sur l'intermittence. Le mot d'ordre de la journée de mercredi, à l'appel des coordinations étudiantes et de celle des intermittents et précaires, était : «On bloque tout.» Près de 200 manifestants rejoints par des Nuit debout sont allés occuper en fin de matinée trois fast-foods aux abords de la gare du Nord, à Paris. Le but : perturber des entreprises qui «exploitent en CDI à temps partiel à un salaire proche du Smic». Après avoir repeint le Subway et le McDo de slogans comme «grève générale» ou «le capitalisme ne passera pas», le rassemblement s'est retrouvé coincé plusieurs heures durant devant le Quick, encerclé par dix camions de CRS qui refusaient de les laisser partir, ou alors au compte-gouttes.

D’autres occupations ont eu lieu ces trois derniers jours dans le reste de la France, comme à Caen, à Montpellier, à Bordeaux…

La mobilisation promet de s'amplifier avec l'appel lancé lundi par l'assemblée générale des intermittents à manifester les 25 et 28 avril. Le 25devant le ministère du Travail, parce que c'est le jour où la profession du spectacle doit aboutir à un accord qui sera alors soumis le 28 au Medef, lors de la négociation globale sur l'assurance chômage. Le cadrage du patronat, signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, impose aux intermittents une économie de 185 millions d'euros d'ici à 2018, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions. La CGT Spectacle, qui juge ce préalable «inacceptable», appelait ainsi mercredi en fin de journée à un préavis de grève illimitée à compter du 28 avril.