Elle était attendue depuis de longues heures de débats. Mercredi, vers 16h30, l'«impulsion» en faveur d'une montée en puissance de la contestation contre le projet de loi El Khomri, demandée par nombre de délégués réunis toute la semaine en Congrès à Marseille, a pris forme dans «un appel» proposé par l'organisation. Ce dernier, distribué à tous les militants, les invite à «organiser dans toutes les entreprises et les établissements des réunions d'information, des rencontres afin de s'opposer encore plus fort» au projet de loi travail. Le but de ces réunions : «amplifier la riposte, dès le 28 avril [jour de la prochaine journée de mobilisation, ndlr] par la grève interprofessionnelle et les manifestations», et permettre aux salariés de décider de «la grève et sa reconduction».
Catherine Perret, secrétaire nationale de la CGT, présente rapidement la résolution. Dans l'assemblée, c'est ensuite la cohue pour intervenir sur le document proposé. Une militante de la fédération santé évoque un «appel fort» puisque «les éléments majeurs y sont». Une autre se dit «satisfaite». Un homme s'interroge : «Pourquoi pas une reconduction de la grève dès le lendemain [de la journée du 28 avril] ?» Un troisième insiste pour dire qu'«on peut rendre ce document encore plus percutant sur plusieurs points».
Fin du tour de parole, malgré la dizaine de délégués qui attendent pour s’exprimer. A la tribune, on invite tout le monde à voter à mains levées. Une majorité de bulletins bleus se dressent pour valider cet appel tout en nuances, qui donne du grain à moudre tant aux défenseurs d’une ligne dure qu’à ceux qui plaident pour la prudence. Si la confédération a choisi une voie médiane, d'autres organisations internes à la CGT ont d'ores et déjà mis la barre un cran plus haut. Il en est ainsi de la fédération CGT Spectacle, qui a publié, au même moment, un communiqué où elle affirme avoir déposé un préavis de grève illimité à compter du 28 avril.