Enfin une bonne nouvelle pour les socialistes. Après trois législatives partielles perdues en mars (Nord, Aisne et Yvelines), ou plutôt non conquises (la droite était sortante), le PS l’emporte en Loire-Atlantique. Certes, le suspense était moindre mais perdre ce bastion eut été un symbole désastreux. La troisième circonscription du département est aux mains de la gauche depuis quatre décennies et de celles de Jean-Marc Ayrault depuis 1986. C'est donc une socialiste, Karine Daniel, qui remplacera à l'Assemblée nationale l'ex-premier ministre, devenu ministre des Affaires étrangères et dont le suppléant est décédé l'année dernière.
Ça passe à #Nantes pour le @partisocialiste malgré les consignes de division et les sondages de diversion.
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) April 24, 2016
La socialiste devance le candidat LR de 10 points, elle totalise 55,44% des suffrages, contre 44,56% pour son adversaire, Matthieu Annereau. «L'absence de rassemblement de la gauche ne s'est pas traduit dans les urnes. On a quand même eu un report solide, malgré le refus d'appeler» à voter PS, observe Christophe Borgel, secrétaire national du PS en charge des élections. Dans l'entre-deux tours, Jean-François Tallio avait refusé d'appeler ses électeurs à soutenir la socialiste alors même que l'écolo enregistrait un score record de 17%. En revanche, pas de réelle remobilisation de l'électorat à l'entre-deux tours. Seuls un quart des 90000 citoyens appelés aux urnes ont fait le déplacement (72,74% d'abstention, 74,5% au premier tour).
La candidate socialiste Karine Daniel avait récolté 30,41% des suffrages la semaine dernière, soit sept points devant le candidat LR Matthieu Annereau (23,54%). La somme de toutes les voix de gauche représentait 57%. En 2012, Ayrault totalisait 56% des voix à lui seul, et dès le premier tour. Si la gauche s'accroche, elle recule néanmoins dans le contexte national défavorable au PS, et avec, en toile de fond locale, le plombant dossier de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes. «La victoire est le fruit d'une belle campagne de notre candidate. L'enjeu était de savoir si nous étions capable de garder cette circonscription et nous retrouvons le résultat de la gauche au deuxième tour des régionales. Le socle acquis aux régionales est là, même s'il ne faut nier les difficultés», poursuit Borgel.
Au premier tour, le candidat EE-LV Jean-François Tallio était parvenu à se hisser sur la troisième marche du podium, enregistrant une fulgurante progression de 11 points par rapport à ses 6% de 2012. Le FN était quant à lui relégué en quatrième position, avec 11% des voix (+2 points par rapport à 2012), dans ce coin de France traditionnellement assez peu perméable à l’extrême droite.