Depuis que Macron a lancé son mouvement En marche, le 6 avril à Amiens, les réactions et commentaires, de droite comme de gauche, pleuvent, alimentant l’emballement médiatique.
Il faut dire que le ministre de l'Economie a multiplié les sorties depuis quinze jours. Dernière en date : «La gauche ne me satisfait pas.» C'est du Macron, extrait d'une interview à Arte, diffusée dimanche soir. L'entretien n'est pas encore passé que le matin même, dans le JDD, Cambadélis réagit à l'avant-dernière sortie du ministre de l'Economie : «On ne peut pas faire dans le ni-ni. Cette ligne qu'il prétend porter ne permet pas de rassembler.»
Depuis le 6 avril, en fait, tout le monde y va de son commentaire. Florian Philippot raille sur Twitter : «Le premier parti certifié UMPS.» Pour Henri Guaino, «c'est de la politique des dîners en ville». Alain Juppé trouve qu'il ferait mieux de «faire son boulot de ministre». Côté PS, il y a les prudents, sur la ligne «tant que cela ne fait pas de mal à Hollande»… Ainsi, El Khomri y voit un «atout», quand Ayrault explique qu'«on verra dans quelle direction il avance».
Questionné sur le sujet dès le 7 avril, François Hollande rechigne à commenter, se bornant à expliquer «qu'un ministre [veuille] dialoguer avec les citoyens, ça s'appelle faire de la politique». Ajoutant toutefois : «Il n'y a pas de gouvernement de coalition en France.» Le plus ravi, finalement, c'est Pierre Gattaz, le président du Medef. Emmanuel Macron est pour lui «rafraîchissant», lui qui a compris qu'il faut «arrêter de politiser l'entreprise, arrêter de politiser le dialogue social […]».
La porte-parole LR, Brigitte Kuster, estime qu'un Macron «sincère» devrait «démissionner». Sinon, il sera soupçonné d'être «le poisson pilote de Hollande». Et Bruno Le Roux, chef de file des socialistes à l'Assemblée, d'observer : «On peut faire des mouvements quand on n'est plus aux responsabilités […]. Le boulot principal d'Emmanuel Macron, c'est d'être ministre de l'Economie.»
Quant à l'intéressé, porté par les sondages, il joue le grand seigneur avec Hollande, qui n'en finit pas de dégringoler dans l'opinion : «Qu'on commente, qu'on observe, mais de grâce, qu'on n'affaiblisse pas le président de la République, qu'on ne m'utilise pas pour l'attaquer, c'est indigne», arguait le ministre vendredi.
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