Ils étaient les seuls conseillers départementaux FN de l'ex-région Lorraine: élus dans la Meuse lors des départementales de mars 2015, Bruno Rota et Marianne Prot ont perdu leurs sièges dimanche à l'occasion d'une élection partielle. L'an passé, le binôme frontiste l'avait emporté au second tour dans le cadre d'une triangulaire l'opposant au PS et à l'UDI, avec seulement 26 voix d'avance sur le couple centriste. Ce dernier avait toutefois contesté le résultat, en raison de tracts FN distribués à la dernière minute. Estimant que ceux-ci mettaient «les autres candidats dans l'incapacité de répliquer en temps utile», la justice avait annulé l'élection en octobre.
Marqué par une faible participation (43,4%), le nouveau scrutin a vu les candidats de l'UDI l'emporter sur le duo FN avec près de 58% des voix. La configuration triangulaire qui avait offert la victoire aux frontistes en 2015 ne s'est pas reproduite cette année, le PS ayant été éliminé au premier tour et ayant appelé à «faire barrage à l'extrême droite». L'affaire illustre une nouvelle fois les difficultés du FN à transformer ses bons scores du premier tour en victoires dans le cadre de duels au second tour. Ce scrutin entame aussi un peu plus le nombre total des élus départementaux FN, déjà rogné par plusieurs défections et un revers lors d'une précédente partielle, dans l'Yonne. Au nombre de 62 au printemps 2015, ceux-ci ne sont désormais plus que 56.
Cette érosion concerne également les conseillers municipaux élus en 2014, qui sont, selon nos comptes, près de 250 à avoir quitté le parti ou rendu leur mandat en cours de route. Prochaines échéances électorales pour le FN et ses concurrents: deux législatives partielles, les 22 et 29 mai, dans le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes.