Le porte-parole d’Europe Ecologie-les Verts passe ses nuits sur la place de la République, à Paris, et ses jours à préparer le congrès de son parti, qui aura lieu les 11 et 12 juin.
Jusqu’ou peut aller Nuit debout ?
Je n’ai pas la réponse. Personne ne l’a. Ce qui se passe aujourd’hui est un symptôme, un ras-le-bol. Les gens veulent reprendre la parole qui a été confisquée.
Un peu comme en Espagne avec Podemos ou en Grèce avec Syriza ?
Il y a deux points en commun. En Espagne et en Grèce, ces mouvements ont émergé au moment où la gauche a mené une politique de droite après lui avoir succédé. En France, on est arrivé au même point, ou quasi. Et on sent bien que l’alternance classique ne fonctionne plus : quelle différence fondamentale entre un Hollande et un Juppé, quel projet à dix ans pour le pays ? Nous assistons à une recomposition du champ politique autour de trois blocs. Celui des réactionnaires, des conservateurs avec Alain Juppé, Manuel Valls ou Emmanuel Macron et l’alternative progressiste qui tarde à émerger.
C’est quoi l’autre point en commun ?
En Espagne non plus, les Indignados n’ont pas débouché sur un parti. Mais ils ont développé un discours, identifié les banques comme ennemis car elles expulsaient à tour de bras alors qu’elles étaient responsables de la crise. Ce n’est que plus tard qu’une réponse politique a émergé via Podemos.