Après Alain Juppé, après François Fillon et Nicolas Sarkozy, Bruno Le maire était mardi matin l'invité du quatrième «petit-déjeuner débat pour une alternance réussie» organisé par la Fondation Concorde. «Une PME de réflexion animée par des patriotes»: c'est ainsi que son président Michel Rousseau, professeur à Dauphine, présente ce think tank libéral peuplé de chefs d'entreprise, d'avocats et d'universitaires.
Essentiellement interrogé sur son programme économique, l'ex-ministre de l'Agriculture a aussi été invité à préciser ce qui le différenciait de ses concurrents. «Où êtes-vous donc, Bruno Le Maire, entre la tortue sage et le lièvre qui s'agite?» a demandé l'un des convives, dans une référence limpide à Alain Juppé en campagne tranquille depuis 18 mois tandis que le candidat non déclaré Nicolas Sarkozy se réserve pour le sprint final. «Je suis rat!», s'est exclamé Le Maire. Manifestement inspiré par La Fontaine, il assimile la France au lion de la fable et promet d'être «le petit rat qui la délivrera des rets dans lesquels elle a été enfermée depuis 30 ans».
Le Maire marque sa différence
Sous les dorures du luxueux hôtel Westin, dans le 1er arrondissement de Paris, la première question a porté sur la baisse de la dépense publique, mesure jugée ultra-prioritaire par la fondation Concorde comme par les candidats à la primaire, tous favorables à un programme d'économies permettant de ramener la dépense publique à 50 % du PIB en cinq ans.
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Sur ce point, Le Maire s'est toutefois efforcé de marquer sa différence et soulignant que la «nécessaire» réduction des dépenses n'était pas «un objectif politique en soi». «Je ne veux pas prendre le risque de tuer la croissance ni m'engager dans la course au plus libéral que moi tu meurs» a-t-il ajouté, visant implicitement François Fillon, invité à ce même petit-déjeuner le 9 mars. L'ancien Premier ministre avait promis une baisse de 110 milliards de la dépense publique, la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires et le passage aux 39 heures dans la fonction publique. Un Blitzkrieg qui avait emballé la fondation Concorde.
Deux semaines plus tard, Sarkozy avait eu droit à un accueil moins chaleureux. Il est vrai qu'à l'occasion de son grand oral, l'ancien chef de l'Etat avait fait la leçon aux chefs d'entreprise, les accusant de n'avoir pas défendu sa politique économique entre 2007 et 2012.