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Libération

«maintenant, les stages de plus de deux mois sont obligatoirement rémunérés»

publié le 3 mai 2016 à 20h31

La loi sur l'encadrement des stages, en vigueur depuis l'été 2014, «a repris une décennie de revendications des organisations de jeunesse, mais il est encore tôt pour en mesurer pleinement les effets, tant les décrets d'application ont tardé», remarque Vincent, de Génération précaire. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dénombrait 1,6 million de stagiaires en 2012.

«Si la lutte contre les stages abusifs porte ses fruits, le nombre total devrait baisser», poursuit Vincent. Il redoute une diminution de leur durée pour contourner la rémunération rendue obligatoire au-delà de deux mois (554 euros mensuels). Génération précaire se félicite de la chasse aux «écoles bidons», qui éditent à tour de bras de chères conventions. Désormais, l'étudiant doit avoir suivi 200 heures de formation avant un stage. Quant aux nids à stagiaires, la loi a instauré des plafonds : dans les entreprises de plus de 20 salariés, 15 % de stagiaires sont autorisés ; pas plus de trois pour les sociétés plus petites. «Il ne suffit pas d'encadrer, encore faut-il contrôler. Et l'inspection du travail n'a plus les moyens», déplore Vincent. L'organisation se bat pour la prise en compte des stages par l'assurance chômage. Si le dispositif législatif est «globalement satisfaisant», le problème est loin d'être réglé : «Il s'est déplacé, explique Vincent. Le service civique risque d'être le stage de demain. La loi égalité et citoyenneté prévoit sa généralisation alors qu'il est insuffisamment encadré. On va vers une démultiplication des abus, avec des associations qui recrutent des soi-disant volontaires en bac +5 pour gérer leurs relations presse à 100 euros mensuels. Des jeunes qui sortent certes des chiffres du chômage, mais pour du salariat déguisé, pas par engagement !»