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Libération
EDITORIAL

Batailler

Publié le 06/05/2016 à 20h11

Si l’on avait su, en 1970, que l’on en serait encore, en 2016, à s’interroger sur la place des femmes dans l’espace public, on aurait sans doute été atterré(e). A juste titre. Et pourtant le problème se pose tous les jours. Au cœur des grandes villes comme en banlieue ou dans certains villages (même si cela reste plus dur en banlieue, soyons lucide).

On commence tout juste à réaliser que les violences faites aux femmes ne sont pas seulement physiques et morales mais aussi géographiques et spatiales. L’espace public n’est pas conçu pour elles et il leur faut batailler pour s’y faire une place. Les pouvoirs publics commencent à le prendre en compte et donc, demain, les urbanistes et les architectes, espérons-le. Mais c’est aussi aux femmes qu’il revient de s’imposer, à l’instar des «marcheuses» de Champigny-sur-Marne ou des «squatteuses» de terrasses ou de comptoirs d’Aubervilliers.

L’expérience des quotas a montré que, sans contrainte, rien ne change ou si peu. Et c’est surtout aux mères (et aux pères !) qu’il importe d’éduquer leurs fils en leur apprenant le respect de l’autre quel que soit son genre, et leurs filles l’indépendance.