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Libération

Civitas plus en odeur de sainteté chez les catholiques intégristes

Publié le 06/05/2016 à 19h41

Le vent tourne. Qu’elle appelle, comme elle le fait chaque année le 8 mai depuis 2010, à manifester ce dimanche pour célébrer Jeanne d’Arc et déplorer la décadence de la France ne devrait pas changer grand-chose à l’affaire. Civitas, l’organisation d’extrême droite catholique, est en train de retourner à sa quasi-clandestinité groupusculaire.

En octobre, Civitas a bien tenté de mobiliser contre le synode de la famille convoqué à Rome par le pape François, l'une de ses bêtes noires. Sans guère de succès. «Civitas ne mobilise plus que des marges, relève l'un des meilleurs observateurs de l'extrême droite catholique en France. Des gens qui représentaient quelque chose dans le microcosme tradi ont, sans claquer la porte, disparu pour laisser place à des troisièmes couteaux plus ou moins allumés.»

Le leader de Civitas, Alain Escada, issu de l’extrême droite belge la plus radicale, flirte désormais plus volontiers avec les dissidents du Front national. De quoi faire fuir les plus «modérés» parmi ses troupes.

Civitas n'est donc plus en odeur de sainteté dans les milieux intégristes catho. A la joie de ceux qui déploraient une politisation de la Fraternité Saint Pie X, l'association des adeptes de Mgr Lefebvre, qui constitue la base militante de Civitas. Toujours en négociations avec Rome pour réintégrer le giron de l'Eglise catholique, la direction, suisse, de la Fraternité Saint-Pie X, a récemment fait le ménage à la tête de sa branche française, très marquée par ses liens avec l'extrême droite. Civitas a aussi de sérieux démêlés avec le fisc, qui lui réclame 55 000 euros. «L'objectif est de nous asphyxier financièrement, a commenté Escada dans la presse d'extrême droite. Nous faisons peur. C'est bon signe.» Pas tant que cela visiblement. B.S.