Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire sur les accusations d'agressions sexuelles visant Denis Baupin. Son avocat a annoncé de son côté que le député écolo déposait plainte pour «diffamation» contre Mediapart et France Inter, qui ont dévoilé lundi les témoignages à charge de huit femmes à l'issue d'une enquête au long cours.
Les «allégations» parues dans la presse portent «sur des faits susceptibles d'être qualifiés d'agressions sexuelles, de harcèlements sexuels, d'appels téléphoniques malveillants», a expliqué le parquet dans un communiqué, rappelant qu'à ce stade, «aucune plainte relative à ces faits n'a été reçue». «L'enquête va s'attacher à recueillir les témoignages des victimes présumées», poursuit le communiqué.
«On parle de faits qui sont d'une extrême gravité. Et si ces faits sont avérés, il faut que ce soit réglé devant la justice. Et si ces faits ne sont pas avérés, il faut aussi que ce soit réglé devant la justice», a déclaré pour sa part Emmanuelle Cosse, épouse de Baupin et par ailleurs ministre du Logement. Elle a assuré avoir «appris» lundi ces accusations. «J'ai été très touchée en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère et aussi en tant que ministre», a-t-elle déclaré.
A l'Assemblée, les écologistes se sont réunis dans une ambiance «thérapie de groupe», selon une source proche. Aucune décision n'a été prise sur la nomination d'un nouveau vice-président de l'Assemblée. Quant au député Sergio Coronado (EE-LV), d'une sensibilité opposée à celle de Baupin, il a estimé que ce dernier «s'honorerait» en renonçant à son mandat de député. Une démission demandée par plusieurs associations féministes qui avaient appelé à manifester devant le Palais-Bourbon.