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Islam

CFCM : l’UOIF attendra pour sa réintégration

Malgré son souhait, l’UOIF n’a pas réintégré le Conseil français du culte musulman. L’instance de représentation de l’islam de France avance, par ailleurs, sur la mise en place d’un conseil théologique.
Lors de la rencontre annuelle organisée par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), le 14 mai au Bourget. (Photo Fred Kihn pour Libération)
publié le 15 mai 2016 à 13h09

Chacun ménage l'autre. Le résultat du conseil d'administration du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui s'est tenu samedi, ressemble à une réponse de Normand : ni oui, ni non… L'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) n'a pas obtenu - pour le moment - sa réintégration officielle au sein de l'instance représentative de l'islam de France. En 2013, elle avait décidé, au dernier moment, de boycotter les élections faute d'avoir trouvé un accord sur la distribution des présidences de conseils régionaux du culte musulman (CRCM). Le conseil d'administration du CFCM a chargé son bureau de «poursuivre des discussions».

Sous pression du Premier ministre, Manuel Valls, qui l'accuse de prôner un islam politique et fondamentaliste, l'UOIF est sur la défensive et cherche à briser son isolement. Au Bourget, où elle tient son rassemblement annuel très prisé, l'organisation fait, pour l'instant, contre mauvaise fortune bon cœur. En public, Amar Lasfar, son président, affiche un optimisme très volontariste. Et au sein du staff de l'organisation, on continue à dire que «le conseil d'administration du CFCM est favorable à [son] retour». Mais pour l'heure, elle attendra. Au diapason d'un gouvernement peu pressé de voir l'organisation renter dans le jeu, le CFCM temporise habilement. «Il y a encore des points de discussion», affirme son président, Anouar Kbibech, qui a encore une fois montré son sens politique.

Sur un autre dossier sensible, la mise en place d'un conseil théologique, le patron du CFCM a aussi obtenu gain de cause lors du conseil d'administration de samedi, qui s'annonçait pourtant agité. «Le principe est acquis», déclare-t-il à Libération. Cependant, la composition de ce conseil pourrait évoluer. «Sur proposition des grandes mosquées, nous pourrons intégrer de nouveaux membres», précise Anouar Kbibech. Son rôle se précise également. Il interviendrait à la fois sur des problématiques liées à l'islam, comme le port du voile, par exemple, ou sur des questions d'éthique, comme la fin de vie. A condition, toutefois, que chacun ne tire pas la couverture à soi. L'UOIF et la grande mosquée de Paris ont, en effet, l'une et l'autre leur propre conseil théologique.