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Activisme

Les Femen à l’assaut de Tariq Ramadan

Femen, la guerre des «sextrémistes»dossier
Les activistes ont perturbé une conférence au Bourget du théologien vedette Tariq Ramadan.
Capture d'écran de la vidéo postée par les Femen sur leur action au Bourget le 14 mai. (DR)
publié le 15 mai 2016 à 11h13

Au rassemblement des musulmans au Bourget, la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Même quand on est un des conférenciers vedette de la manifestation comme le théologien suisse Tariq Ramadan. Une escouade de quatre Femen, vêtues de longues robes noires et de voiles qui leur enserraient la tête est venue perturber, samedi, sa docte intervention sur le thème : «L'islam est-il politique ?»

Tout en noir, l’une d’entre elles, assise au premier rang, s’est brusquement levée et a gagné l’estrade. Arrivant près du conférencier, elle a promptement retiré ses habits, laissant sa poitrine découverte tandis que ses trois acolytes, tentaient de la rejoindre. Sur leurs torses dénudés, se lisaient les inscriptions : «vos espoirs politiques sont vains», «Allah is not a politician» («Allah n'est pas un homme politique»), «stop islam's ambitions» («arrêtons les ambitions de l'islam»). L’une des Femen a tenté de jeter son voile à la tête d’un Ramadan peu habitué à se faire chahuter. A l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), l’auditoire lui est largement acquis.

Vidéo publiée par les Femen

Le happening s’est vite clos par une intervention musclée de la sécurité. Les quatre Femen ont été promptement dirigées vers la sortie. Prises en main par la police de l’air et des frontières, compétente sur le secteur du Bourget, elles ont été placées en garde à vue à Roissy, envoyées là-bas par le commissaire de permanence, avant d'être libérées ce dimanche matin. Deux d’entre elles sont de nationalité française, l’une est algérienne et la quatrième, tunisienne.

L'organisation du rassemblement avait manifestement eu vent de quelque chose. Contrairement aux habitudes du Bourget, une garde rapprochée d'agents de sécurité avait été déployée pour cette conférence, à tonalité très polémique. «Je suis triste pour ces femmes, a déclaré le président de l'UOIF, organisatrice du rassemblement du Bourget. Elles feraient mieux d'utiliser la parole que leur corps pour s'exprimer.» Tariq Ramadan, selon des témoins, a été assez «secoué» par ce chahut. Contrairement à l'UOIF, le théologien n'a pas déposé plainte, considérant que c'était un «non incident».