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Libération
Merci de l'avoir posée

Lundi de Pentecôte, on travaille ou pas ?

Depuis l'instauration en 2005 de la journée de solidarité, la situation est un peu compliquée. Certains travaillent, d'autres non.
Durant une corrida à Nîmes (Gard), en 2010. (Photo Pascal Guyot. AFP)
publié le 15 mai 2016 à 17h05

On résume. Après le choc de la canicule de l'été 2003, fatale pour de nombreuses personnes âgées, Jean-Pierre Raffarin renvoie au travail les Français le lundi de Pentecôte. L'intégralité des salaires de la journée sont versés dans une caisse de solidarité avec les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Mais les Français ne sont pas contents. Depuis 2008, le lundi de la Pentecôte est de nouveau férié et peut être chômé.

L'idée d'une journée de solidarité subsiste donc. Libre aux employeurs et salariés d'en déterminer les contours, par accord d'entreprise ou d'établissement. Un groupe spécialisé dans le travail temporaire estime à 70% la baisse d'activité moyenne ce jour-là. En gros, selon des calculs effectués pour qu'on reprenne leur communiqué de presse, 3 salariés sur 10 travailleront. Tous les salariés, du privé comme du public, sont concernés, contrairement aux stagiaires. Depuis 2013, les retraités imposables doivent également cotiser à la caisse de solidarité.

Deux minutes supplémentaires par jour

Parmi les différentes options, l'entreprise peut choisir d'offrir à ses salariés cette journée, ou leur supprimer un jour de RTT ou de repos. Elle peut aussi leur demander de prendre un jour de congé ou de RTT le lundi de Pentecôte. Peut être également décidé de travailler un autre jour férié, sauf le 1er mai. Ou encore d'étaler les sept heures de travail dans l'année. C'est par exemple le cas à la SNCF, où les salariés travaillent deux minutes supplémentaires par jour. Bon, sinon, en Alsace-Moselle, c'est un brin plus compliqué. Le jour et le lendemain de Noël ainsi que le Vendredi Saint ne peuvent être travaillés.

Dans l'Education nationale, les enfants n'ont pas classe le lundi de Pentecôte. Les enseignants récupèrent donc seuls cette journée en distillant les heures dans l'année. Les parents (enfin ceux qui ne travaillent pas, voir plus haut) peuvent ainsi amener leurs enfants aux traditionnelles férias de Pentecôte à Nîmes. Ou encore gravir le mont Beuvray en compagnie d'Arnaud Montebourg, qui en fait l'ascension depuis plusieurs années. Dans toute la France, cette journée de solidarité rapporte 2,3 milliards d'euros chaque année.