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Libération

Montebourg-Macron : ce qui les rapproche

publié le 15 mai 2016 à 20h41

A priori, tout semble opposer Arnaud Montebourg le colbertiste, partisan de la démondialisation, à Emmanuel Macron le social-libéral issu de la finance. Pourtant, ils se sont sincèrement appréciés durant les premières années du quinquennat. A l'époque, Aquilino Morelle fait le trait d'union entre Montebourg à Bercy et Macron, en charge des questions économiques à l'Elysée. Les deux hommes ont la même culture entrepreneuriale et le même sens de l'humour potache. Macron aime les vannes vachardes, Montebourg excelle en imitations. Sur le plan idéologique, ils se rejoignent quant à la nécessité de réaffirmer une politique industrielle, et font la même analyse des effets catastrophiques des politiques d'austérité, notamment sur le cas grec. D'ailleurs, ils ont un ami en commun : l'ex-ministre grec des Finances, Yánis Varoufákis, qui s'est montré dernièrement élogieux envers Macron, «quelqu'un d'honnête» qu'il «aime beaucoup». La passation de pouvoir entre eux était chaleureuse, preuve que le dossier Florange n'a pas été une rupture. Montebourg croisait le fer avec Mittal, soutenu par Macron dans sa recherche de solution alternative, mais lâché sur la nationalisation temporaire.