Une candidature aux Jeux olympiques ne sert pas seulement à tenter de les gagner. Elle a sa propre utilité. En présentant ce mardi en conseil de Paris un «plan d'accompagnement» de 43 mesures, Anne Hidalgo a insisté: «Au-delà de l'événement en lui-même, le travail consacré à sa préparation doit constituer l'opportunité historique pour les Parisiens et les Franciliens de voir la protection de leur environnement se renforcer, leurs réseaux de transport s'améliorer, leur accès au logement se simplifier, leurs services publics se perfectionner, leur participation s'accroître, leurs horizons professionnels s'élargir, leur cadre de vie s'embellir»
Tout ça? Oui, et rien qu'avec la candidature. Celle-ci «peut et doit accélérer l'obtention de ces progrès nécessaires» et contribuer à «la construction d'un héritage». Bref, que Paris obtienne les Jeux ou pas, il aura d'abord lancé des équipements sportifs de proximité, des créations d'équipement dans l'habitat social, des classes à horaires aménagés dans les collèges et les lycées. Toutes choses assez sportives.
Mais au-delà, la maire veut s'appuyer sur la candidature pour activer d'autres politiques, pas forcément liées au sport. Ainsi est-il question, dans les mesures, de lutte contre la pollution, de circulations douce et de recyclage des déchets. Avec une promesse: une Seine suffisamment propre pour pouvoir s'y baigner en 2024. On se souvient que Jacques Chirac, alors maire de Paris, l'avait déjà faite en annonçant qu'il plongerait lui-même. On a oublié que dans la salle, quelqu'un avait crié: «C'est défendu!», renforçant le comique du moment.
«Notre ambition pour la candidature olympique est qu'elle soit elle-même la plus exigeante possible sur le plan environnemental», a résumé Anne Hidalgo. Il s'agit d'enclencher «un cercle vertueux dans lequel la candidature aux Jeux olympiques et paralympiques est à la fois un laboratoire d'expériences et un encouragement à l'excellence pour accélérer l'avènement d'un Paris durable et résilient». Cela avec «une mise en œuvre dès 2016».
A la tribune du conseil, siégeaient, à titre d'invités, Bernard Lapasset et Tony Estanguet, les deux patrons de la candidature. Sans compter la présence de Marie-José Pérec et de Brahim Asloum dans le public. Légèrement moins enthousiaste que la maire, Anne Souyris, coprésidente du groupe écologiste au conseil de Paris, a dit qu'elle «aimerait croire» à la perspective de «jeux raisonnables et sobres». Mais elle a rappelé qu'«aucune ville olympique n'a respecté les estimations annoncées».