«En France, 145 000 personnes sont sans domicile, le chômage de longue durée explose et les inégalités se creusent de manière dramatique entre les très riches et les très pauvres. Nous faisons face à une crise économique et sociale, mais aussi à une crise de sens et de confiance entre citoyens et décideurs économiques et politiques. Elle se traduit par une forte abstention ou par un vote de désespoir en faveur des extrêmes dans l’électorat populaire.
«Rien aujourd’hui ne peut justifier que des personnes s’octroient des revenus indécents au regard de la situation des couches modestes et des 8,8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Notre société a besoin d’un système de répartition des richesses plus équitable. Imaginez que le salaire brut annuel du PDG de PSA-Peugeot Citroën, Carlos Tavares (5,24 millions d’euros), correspond à 830 années de RSA (6 300 euros par an).
«Aujourd’hui, ce sont pourtant les bénéficiaires de minima sociaux qui se trouvent stigmatisés, alors que leurs revenus permettent à peine de survivre. Pour Emmaüs, l’Etat doit jouer son rôle de garant de la cohésion sociale en mettant un frein aux inégalités. Les entreprises d’économie solidaire, pratiquent une échelle de salaire qui va de 1 à 10 maximum. En leur sein, les mérites des uns et des autres sont reconnus, ces entreprises créent des emplois et des richesses, mais travaillent aussi à réduire les inégalités de revenus : leur réussite prouve que c’est possible.»