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Loi travail

Essence : des blocages pas bidon

Contre la loi travail, des manifestants ont bloqué plusieurs raffineries et dépôts de carburant. A la raffinerie Total de Donges, une AG a voté la grève des installations pour une semaine.
Blocage du pont 8 à Gonfreville-L'Orcher, à l'entrée de la zone industrielle du Havre. (Photo Jacob Chetrit pour «Libération»)
publié le 20 mai 2016 à 20h11

Panne sèche dans le Grand Ouest. Plusieurs raffineries et dépôts de carburant étaient encore bloqués vendredi par des manifestants opposés à la loi travail. La région du Havre (Seine-Maritime) est une des plus touchées. Vendredi, les accès menant à la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher - dont le pont 8 (photo) - étaient bloqués par le personnel en grève. L'autre grande raffinerie du secteur, celle d'Exxon Mobil, à Notre-Dame-de-Gravenchon, la troisième de France, était aussi bloquée depuis jeudi et devrait le rester, selon les syndicats réunis vendredi en assemblée générale.

En Loire-Atlantique, une assemblée générale du personnel à la raffinerie Total de Donges a voté vendredi midi la grève des installations pour une semaine. Près de Rouen, c’est un dépôt de carburant, le terminal Rubis du Grand-Quevilly, bloqué depuis mardi matin par les militants syndicaux, qui était en cours d’évacuation par les forces de l’ordre vendredi en fin d’après-midi. Dans le nord de la France, quatre dépôts étaient bloqués par une soixantaine de personnes. En Bretagne, un important dépôt de carburant situé à la périphérie de la ville, à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), et un autre situé sur le port de Lorient (Morbihan), tous deux bloqués depuis le milieu de semaine, ont été débloqués par les forces de l’ordre vendredi après-midi.

Alain Vidalies, secrétaire d'Etat chargé des Transports, a beau assurer qu'il n'y a «pas de risque de pénurie à court terme» de carburant, que «nous n'avons pas utilisé pour l'instant les stocks stratégiques», des stations sont à sec. «Il y a 20% des stations autour du Havre et de Rouen qui sont fermées», a-t-il affirmé vendredi. Quelque 70 stations-service de Total ont été jeudi en rupture de carburants dans le quart nord-ouest de la France, selon le groupe pétrolier français. Soit presque un cinquième du réseau. Dans la Manche, la préfecture annonçait, vendredi, que 24 stations étaient «en rupture totale» de carburant et 45 en «rupture partielle». La préfète de Seine-Maritime et de Normandie, Nicole Klein, a publié un arrêté «interdisant l'achat de carburants hors réservoir du véhicule», et a renouvelé un appel «au civisme et à la responsabilité de chacun». Les préfectures d'Ille-et-Vilaine, des Côtes-d'Armor, du Finistère, de l'Orne, de Loire-Atlantique, de Vendée et de l'Eure ont ainsi pris des arrêtés limitant à 20 ou 30 litres le volume maximal de carburant pour les véhicules, et à 40 ou 150 litres pour les poids lourds.

Photo Jacob Chetrit