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Libération
A CHAUD

Ruée vers les pompes dans plusieurs villes de l'ouest, où la distribution est limitée

People queue to refuel at a gas station on May 20, 2016 in the western city of Rennes, following the blockades of several oil depots by protesters opposed to the government's proposed labour law reforms. / AFP PHOTO / DAMIEN MEYER (AFP)
publié le 21 mai 2016 à 16h35
(mis à jour le 21 mai 2016 à 16h35)

De longues files d’attente devant les stations encore ouvertes, parfois jusqu’à la route: les automobilistes traquaient les carburants samedi dans la plupart des villes de l’Ouest, alors que plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution.

Ces arrêtés sont destinés à éviter la pénurie, en raison du blocage de raffineries par des opposants à la loi travail.

La levée ou l’évacuation vendredi de plusieurs importants dépôts de carburants et les arrêtés permettant aux camions-citerne de circuler le week-end ont toutefois permis de réalimenter certaines stations samedi matin.

Mais de nombreuses autres restaient à sec, et celles qui étaient encore approvisionnées ont littéralement été prises d’assaut dès les premières heures de la matinée samedi avec des files d’attente impressionnantes et parfois des embouteillages.

A Landerneau (Finistère), un supermarché a même dû fermer sa station-service, car la file des véhicules en attente de carburant empêchait les clients d’accéder au magasin, a rapporté le quotidien le Télégramme.

A Saint-Brieuc comme à Brest, Rennes ou Nantes, il fallait parfois plus d’une demi-heure, voire une heure, pour accéder aux pompes, selon les témoignages d’automobilistes, dont certains, découragés, faisaient parfois demi-tour.

Si la situation exacte restait difficile à évoluer, les stocks fluctuant d’une station à l’autre, voire d’un département à l’autre, cette ruée vers les pompes pourrait relancer un risque de pénurie de carburant, malgré les mesures de rationnementprises vendredi dans plusieurs départements et encore vigueur samedi.

Les préfectures d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Orne, de Loire-Atlantique, de Vendée, de Mayenne ou encore de l’Eure et du Cher ont pris vendredi des arrêtés limitant à 20 ou 30 litres le volume maximal d’essence pour les véhicules, et à 40 ou 150 litres pour les poids lourds.

Plusieurs préfectures ont interdit le stockage dans des bidons, comme en Seine-Maritime, dans le Calvados, le Nord, la Somme ou le Pas-de-Calais, en appelant «au civisme et à la responsabilité de chacun». D’autres ont réquisitionné certaines stations pour alimenter en carburant les services d’urgence.

Raffineries à l’arrêt 

L’annonce de ce rationnement a-t-elle incité les automobilistes à vouloir, par prudence, aller remplir leur réservoir? A voir l’affluence samedi matin dans lesstations-service des principales villes du Cher, pourtant bien approvisionnées et toutes ouvertes, on pourrait le penser.

La reprise du fonctionnement de la plupart des dépôts de carburant pourrait toutefois permettre un retour rapide à la normale.

En fin d’après-midi vendredi, les autorités ont fait évacuer les accès de six des huit lieux de stockage de pétrole qui étaient bloqués depuis plusieurs jours par des salariés du secteur du transport, opposés à la loi travail.

Cela a été le cas pour ceux de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine) et du port de Lorient (Morbihan), tous deux débloqués par les forces de l’ordre.

Près de Rouen, celles-ci ont aussi débloqué le dépôt du terminal Rubis du Grand-Quevilly et, sur quatre dépôts bloqués dans le Nord, il n’en restait plus qu’un seul vendredi soir, selon les préfectures.

Samedi matin, les accès de la 3e raffinerie de France, celle d’Exxon Mobil, à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) ont également été libérés par les syndicalistes CGT et FO qui les bloquaient.

En revanche, les salariés de la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique), qui ont voté à 55% vendredi l’arrêt complet des installations, ont bloqué le dépôt avec un piquet de grève.

Cette mise à l’arrêt des raffineries représente d’ailleurs le principal risque depénurie pour les jours à venir, sachant qu’il faut environ 3 jours pour arrêter les installations et autant, voire davantage, pour les relancer. Or, comme à Donges, les salariés de celles de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, et de Feyzin, près de Lyon, ont voté vendredi l’arrêt des installations et entamé leur procédure d’arrêt.