Le Premier ministre Manuel Valls affirme dans une interview à Radio J qu'il n'y a «aucune raison» pour que Tariq Ramadan, l'islamologue controversé de nationalité suisse, obtienne la nationalité française comme il l'a demandé.
«Il n'y a aucune raison pour que M. Tariq Ramadan obtienne la nationalité française. Quand on aspire à être Français, c'est qu'on aspire à partager des valeurs». Or, le message de Tariq Ramadan est «contradictoire» avec les valeurs de la France, insiste Manuel Valls dans cet entretien enregistré samedi à Matignon avant son départ pour un déplacement en Israël et dans les Territoires palestiniens, et qui sera diffusé dimanche après-midi.
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Le Premier ministre dénonce également «l'islamo-gauchisme», une expression que «je reprends de Jean-Marie Le Guen», secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, précise-t-il. Selon lui, «il y a toujours ces capitulations, ces ambiguïtés, avec Les Indigènes de la République, les discussions avec Mme Clémentine Autain (NDLR porte-parole d'Ensemble) et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation».
Autain menace de porter plainte
Clémentine Autain, porte-parole d'Ensemble, a affirmé qu'elle porterait plainte contre Manuel Valls, si le Premier ministre ne lui présentait pas ses «excuses» pour les «propos mensongers» tenus à son encontre sur radio J. «Je vais porter plainte contre Manuel Valls s'il ne présente pas ses excuses», a confirmé Autain à l'AFP. «Il faut que cela cesse», a-t-elle insisté.
«Ces propos sont mensongers. Je n'ai jamais rencontré personnellement Tariq Ramadan, ni partagé de tribune avec lui. Ces accusations ineptes visent à dire que moi-même, et à travers moi ma famille politique, seraient le terreau du terrorisme», a dénoncé Clémentine Autain.
«Il est le Premier ministre et doit donc garantir le débat démocratique» au lieu de l'«évacuer, par les mensonges et les insultes. Nous posons la question sur ce qui est efficace pour combattre le jihadisme».