Un centre d’hébergement d’urgence en plein Paris. Ils sont 70 enfants et adolescents dans ces murs, à échapper à la rue. Des murs dans lesquels la ZEP, comme d’autres associations, pose aussi quelques mois ses valises. Le cocktail était là. Nous proposons en permanence à des ados, à de jeunes adultes, d’écrire, de s’écrire. Là, nous en avions plein dans le couloir d’en face. Nous leur avons donc ouvert notre bureau, une fois par semaine au début, puis quand ils pouvaient.
«Racontez-nous votre centre d'hébergement d'urgence» a été notre seule demande. Une demande pressante, car les 15 000 m2 de la rue de Saint-Pétersbourg (VIIIe), qui depuis trois années, grâce à l'association Aurore, hébergent les cabossés de la vie, seront prochainement rendus à leur propriétaire. Alors les ados se sont mis à nous raconter. Pour le meilleur et pour le pire, ils ont écrit dans l'urgence, ils ont écrit leur urgence. En voici quelques extraits.
Florian, 15 ans : «Ma vie au cinquième étage»
Djibi, 13 ans : «Je suis un serial déménageur»
Ismael, 8 ans : «Ma vraie maison… mais tout seul»
D., 13 ans : «Au collège, je ne dis rien»
Lidia, 16 ans : «Ma première douche»