Les automobilistes continuent d'affluer dans les stations-service. «La consommation hier et avant-hier [lundi et mardi] est à peu près l'équivalent de trois fois la consommation habituelle», a relevé Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports. 4 026 stations au total sont «peu ou prou en pénurie de carburant», assure Pierre Auclair, cofondateur de l'application mobile «Essence comparateur carburant». Les points noirs : l'Ouest, la vallée du Rhône et la région parisienne. Chez Total, 2 200 stations, soit un peu plus d'un tiers du réseau, sont en rupture totale ou partielle. Vidalies a admis mercredi que la France avait tapé dans ses réserves stratégiques l'équivalent de trois jours de stocks, sur les 115 disponibles.
L’urgence est à l’approvisionnement : en quête de camions-citernes, il a autorisé les transporteurs d’hydrocarbures à déroger aux règles : les conducteurs peuvent dépasser de deux heures le temps de conduite dans une journée.
Alors que six raffineries sur huit au total étaient encore au ralenti ou à l'arrêt mercredi, le gouvernement a aussi débloqué 11 dépôts pétroliers paralysés par des manifestants, à coups de canon à eau dans le cas de Douchy-les-Mines, dans le Nord. «On sent les forces de l'ordre sur les nerfs», a relevé Willy Dans, porte-parole du syndicat SUD dans le Valenciennois, présent sur place. Plusieurs fédérations professionnelles (transporteurs routiers, chambres de commerce et d'industrie, la Fédération française du bâtiment, la FNSEA…) ont appelé le gouvernement à prendre des mesures d'urgence.