On le devinait, mais voilà brutalement quantifiées les conséquences sanitaires de la hausse du chômage et des coupes budgétaires dans le secteur de la santé, consécutives à la crise financière de 2008. Cela aurait contribué à une surmortalité par cancer de plus d'un demi-million de personnes dans le monde, selon une étude publiée mercredi par la grande revue scientifique The Lancet. Les chiffres font frémir : la récente crise économique est associée à 260 000 morts supplémentaires par cancer dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 2008 et 2010. A l'échelle planétaire, ce serait bien plus de 500 000 morts supplémentaires. Les chercheurs ont disséqué le lien entre chômage, coupes budgétaires dans la santé et mortalité par cancer dans plus de 70 pays. «Dans les pays où il n'existe pas de couverture sociale générale, l'accès aux soins dépend souvent du contrat de travail. Sans emploi, les patients sont probablement diagnostiqués tardivement et bénéficient d'un mauvais traitement ou avec retard», explique Rifat Atun, professeur à Harvard. Cela étant, les auteurs mettent un bémol, soulignant que leurs travaux établissent davantage une association qu'un lien de cause à effet. É.F.
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