Soucieux de rassurer les électeurs à l’approche de la présidentielle, le Front national veut combattre l’idée selon laquelle sa victoire représenterait un périlleux «saut dans l’inconnu». Pour cela, toutefois, le parti n’a guère d’autres références que la douzaine de communes qu’il a remportée lors des élections municipales de 2014.
L'information, rapportée vendredi par le Parisien, est donc particulièrement sensible : selon le quotidien, deux conseillers municipaux de Cogolin, ville FN du Var, ont demandé au préfet de placer la commune sous tutelle. Elus sous les couleurs du FN mais ayant depuis rompu avec le maire, Marc-Etienne Lansade, ils reprochent à ce dernier des «projets immobiliers pharaoniques», financés par d'importants emprunts : «Le maire a presque doublé notre niveau d'endettement, qui était de 13 millions d'euros avant son élection», avance l'un des dissidents, Anthony Giraud.
Homme d’affaires spécialiste de l’immobilier, Parisien parachuté à Cogolin en 2014, Marc-Etienne Lansade déborde de projets pour sa commune d’adoption. De cette cité balnéaire de 12 000 habitants, le nouveau maire souhaite faire une incontournable attraction touristique – par exemple en organisant, cet été, un concert d’Hélène Ségara.
Ses principaux projets immobiliers consistent à réhabiliter la marina pour attirer des bateaux de luxe et développer un centre de vacances (sur un terrain pour l'instant classé en zone inondable). Folie des grandeurs pour ses opposants, excellente affaire selon l'édile : «Les taux sont très bas, on a intérêt à emprunter en ce moment, explique-t-il au Parisien. Pour la seule marina, on peut espérer un retour sur investissement de 100 millions.» Quel que soit l'avenir de ce projet, celui-ci sera désormais regardé de près.