Dans le camp Sarkozy, on se plaint d'une hostilité systématique des médias alors que Juppé, «candidat du système», aurait droit, lui, à une bienveillance généralisée. Ce procès est injuste. Tout indique en effet que l'ancien chef de l'Etat pourra compter sur les journaux, les radios et les télévisions pour donner un maximum d'écho à sa déclaration de candidature, attendue cet été, au plus tard fin août. Le système médiatique, prétendument hostile, se prépare ainsi à faire d'un non-événement un événement. Sarkozy n'est-il pas candidat depuis qu'il a mis fin à sa retraite ? Au total, il se sera offert trois déclarations pour le prix d'une : la première en septembre 2014, quand il a pris la présidence de l'UMP, la seconde en janvier 2016 avec son livre mea-culpa, et la troisième dans quelques semaines quand il confirmera ce que tout le monde sait. C'est alors, et alors seulement, que le chef de LR renoncera à mener campagne avec les moyens du parti. D'ici là, il aura su faire durer un pseudo-suspense en feuilletonnant une histoire complaisamment reprise. De quoi rendre jaloux ses concurrents, notamment Alain Juppé qui n'est pas un as du storry-telling… Ces derniers jours, Sarkozy ne se donne même plus la peine d'entretenir un semblant de doute. Il est tellement candidat que son nouvel ami François Baroin s'est invité dimanche au Grand Rendez-vous d'Europe 1 pour confirmer son engagement, «tête baissée», à ses côtés. Ne serait-il pas temps de «clarifier» les choses ? Le filloniste Bernard Accoyer a été l'un des rares à oser la question. Il n'a aucune chance d'être entendu.
Billet
Les «médias contre Sarkozy», une invention
Publié le 05/06/2016 à 20h01
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