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Libération
A la barre

Dominique Patrom, «l'artiste» faux-monnayeur condamné à huit ans de prison

Après quatre jours de procès, la cour d'assises de Paris a rendu son verdict dans cette affaire de fabrication de faux-billets de 20 à 50 euros dans un atelier clandestin de Seine-et-Marne.
(Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 10 juin 2016 à 16h50

Un sourire a éclairé le visage de Dominique Patrom, 59 ans, à l'énoncé du verdict : huit ans de réclusion criminelle. «Le docteur», aussi appelé «l'artiste», encourait la perpétuité pour avoir produit près de 10 millions d'euros en faux billets entre 2007 et 2012, en état de récidive légale. Il avait déjà été condamné en 2006 dans une affaire de fausse monnaie à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis. En 1999, c'était dans un dossier de faux coupons de «carte orange» qu'il avait écopé de deux ans de prison, dont la moitié avec sursis. Dominique Patrom a donc «remercié la cour et les jurés», qui lui ont accordé une confusion de peine avec ses deux précédentes condamnations. Selon son avocate, Me Marie-Laure Barré, qui s'est réjouie que «la justice lui laisse un avenir», il pourrait entrevoir une sortie de prison dans quatre ans.

La cour d'assises de Paris a acquitté Marceau Baum-Gertner, 63 ans, le beau-frère de Patrom, qui a toujours nié avoir assuré l'écoulement des billets apocryphes en régions. «Justice est faite», a réagi son avocat, Me Jean-Laurent Panier, en l'absence de son client, qui a dû être hospitalisé en raison d'un malaise.

La «cave à vingt» de Patrom, comme l'ont surnommée les enquêteurs, restera en tout cas dans les mémoires comme «la plus grosse fabrique française» de faux billets de 20 et 50 euros. Le local clandestin de 40 mètres carrés avait été localisé par les policiers en mai 2012 à Courtry (Seine-et-Marne), après vingt-sept heures de perquisition. «Un atelier de professionnels», avait souligné l'avocat général Philibert Demory, avant de décrire «des locaux extrêmement propres, structurés, organisés».

Le représentant du ministère public avait requis une peine de quinze ans de réclusion criminelle contre Dominique Patrom et dix ans contre Marceau Baum-Gertner. La cour d’assises s’est donc montrée plus clémente.