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Libération
Billet

EE-LV, un parti à relever

publié le 12 juin 2016 à 20h41

David Cormand a le sourire. Tout juste élu à la tête de Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), avec près de 60 % des suffrages, lors du congrès du parti samedi, il a droit à une standing ovation. Applaudissements. Drapeaux. Musique. «Il n'y aura ni clique, ni claque, ni bande, ni contrebande, ni coterie, ni fan club, ni firme», promet-il. Une nouvelle ère pour les Verts. Les mots sont beaux, les envies aussi.

Restent les attitudes. Ce week-end, dans un gymnase près de l'église de Pantin, on a assisté à des tractations et combines dans les couloirs, à l'ancienne. Chacun défend son siège, son pote, sa tendance alors que tout le monde, ou presque, est d'accord sur le fond depuis les départs de Jean-Vincent Placé, François de Rugy ou Emmanuelle Cosse. Terminé, les relations avec le PS : chacun sa route, chacun son chemin. EE-LV veut se réinventer et placer l'écologie au cœur de la gauche pour prendre le pouvoir. Cormand argumente : «On veut être la troisième voie entre la gauche libérale et la gauche protestataire.»

Et pour 2017 ? Tout le monde derrière Nicolas Hulot s’il se lance, sinon un candidat interne. Mais la réalité du moment est douloureuse. Le parti a perdu presque 10 000 adhérents depuis 2010. EE-LV s’est transformé en un truc minuscule avec 4 000 militants et une trésorerie à bout de souffle. Triste, alors que l’écologie préoccupe chaque jour un peu plus les Français.

La direction n’a plus le choix. Elle doit tirer dans le même sens et laisser les querelles d’egos au bord de la route. Le parti doit reprendre sa place dans le débat. Peser et apporter des choses nouvelles. On ne peut pas dire qu’il n’a pas été prévenu.