Un rouage de la loi travail l’assure : «Aurélien est là par conviction.» Il en fallait, en effet, pour devenir directeur adjoint du cabinet du Premier ministre en charge des questions sociales à moins de dix-huit mois de la présidentielle et à l’heure où le chômage refuse de reculer et les sondages de remonter sur fond de procès en dérive libérale. Arrivé en octobre à Matignon, Aurélien Rousseau n’a pas connu de période de grâce. Passionné de théâtre et de littérature (il a deux pièces et un roman à son actif), ce quadra au léger accent cévenol le reconnaît a posteriori : «Dans ma fiche de poste il n’y avait pas la loi travail.» Ni le conflit social le plus long et le plus dur du quinquennat. Venu de la mairie de Paris, sous Delanoë puis Hidalgo, où il a connu la directrice de cabinet de Manuel Valls, Véronique Bédague-Hamilius, qu’il seconde aujourd’hui, cet ex-prof d’histoire-géo devenu énarque était jusqu’alors spécialiste des questions de transports et d’urbanisme. Ce qui a permis à certains dirigeants syndicaux de prendre le «petit nouveau» de haut. Parmi les démineurs de la crise, «il est plus politique que les autres», relate un dirigeant socialiste, qui ajoute : «Son point fort, c’est l’analyse des rapports de forces.» Quand la CGT bloque les raffineries et la sortie des journaux, c’est à lui qu’il revient d’organiser le coup de fil entre Valls et Martinez puis les autres dirigeants syndicaux. Tous ont son portable et, selon un collaborateur de Matignon, ils en font usage «jour et nuit, semaine et week-end».
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