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Libération
«La vérité»

Emmanuel Macron s’explique longuement sur sa situation fiscale, via Facebook

Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, s’est expliqué lundi soir sur Facebook, sur sa situation fiscale, après les révélations de presse sur son patrimoine, dans une tribune intitulée «Rétablir la vérité».
Emmanuel Macron à Paris, le 2 mars 2016. (Photo Laurent Troude pour «Libération»)
publié le 13 juin 2016 à 20h14
(mis à jour le 13 juin 2016 à 20h18)

Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie, s'est expliqué lundi soir sur Facebook, sur sa situation fiscale, après les révélations de presse sur son patrimoine, dans une tribune intitulée Rétablir la vérité. Fin mai, Mediapart et Le Canard Enchaîné révélaient que le patrimoine de l'ancien banquier d'affaires de Rothschild allait être réévalué par le fisc, l'amenant à payer l'ISF avec rétroactivité sur 2013 et 2014.

Dans ce texte publié sur Facebook, le ministre de l'Économie explique qu'«après mûre réflexion», il a «décidé de rétablir la vérité sur ces sujets, même si cela (le) conduit à révéler ce qui devrait rester privé». Il ne s'est pas contenté d'écrire un texte directement sur le réseau social puisqu'il a également abordé le sujet en se confiant à l'Express.

Sur l'Impôt sur la fortune que le ministre a payé rétroactivement, il rappelle n'avoir «évidemment jamais rien dissimulé à l'administration fiscale» et ajoute qu'il n'a «pas sous-évalué (son) patrimoine en vue d'échapper à l'ISF, ni organisé de dispositif fiscal pour échapper à cet impôt».

La première évaluation de la maison de son épouse au Touquet (1,2 million d'euros) avait été faite par un expert, rappelle-t-il. Mais les services fiscaux ont eu en 2015 une autre évaluation (1,45 million). «Compte tenu de mes fonctions, (...) j'ai renoncé à engager plus avant les discussions. Alors que j'estime être parfaitement dans mon droit, il n'était pas envisageable pour moi, comme ministre, d'entamer un dialogue plus long voire une action contentieuse contre l'administration», ajoute le ministre qui précise avoir réglé 4 174 euros au titre de l'ISF en 2013 et 2 264 euros pour 2014.

Emmanuel Macron explique avoir acheté un appartement à Paris, en 2007: «financé en totalité avec des emprunts car je n'avais aucun apport personnel ou familial.» «(...)La vie politique n'est pas une jungle où tout peut être dit pour salir, où le soupçon remplace la transparence et où les indispensables contre-pouvoirs deviennent un autre pouvoir lui-même intouchable», écrit-il ensuite.

Entré au gouvernement en août 2014 après deux ans passés au poste de secrétaire général adjoint de l'Elysée, Emmanuel Macron est une personnalité populaire en France, mais décriée à gauche pour son libéralisme et son passé de banquier chez Rothschild. Dans son texte, il estime ainsi avoir chez ses opposants l'image d'un homme «cupide et méprisant» - cf l'épisode récent du «costard». Il a récemment créé une formation politique, En Marche!, alimentant les conjectures sur ses ambitions à un an de la présidentielle de 2017.