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Libération
Portrait

Jean Grosset Monsieur social du PS

publié le 13 juin 2016 à 19h11

Quand on lui demande le nombre de rendez-vous qu'il a consacrés à la loi travail en quatre mois, Jean Grosset s'en tire par une pirouette : «entre indéfini et infini». Conseiller social du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qu'il a rencontré il y a quarante ans à l'Organisation communiste internationaliste (OCI, trotskiste) - «hélas», sourit-il - cet ancien numéro 2 de l'Unsa fait l'interface entre le monde syndical, les militants socialistes et l'exécutif. Mais «il ne négocie pas à la place de qui que ce soit, il nage dans son couloir», salue un conseiller gouvernemental. Au total, depuis la mi-février, Jean Grosset a animé 38 réunions dans les fédérations socialistes pour expliquer le texte. «La hiérarchie des normes, c'est imbitable pour tout le monde», se marre celui qui pilote l'agenda social de Cambadélis depuis son portable. Le 2 mai, entre autres, Philippe Martinez est reçu à Solférino, alors qu'à la même époque le leader de la CGT boycotte le ministère du Travail et Matignon. «J'entends les doléances, je les fais remonter», dit simplement Jean Grosset. Son «ressenti» atterrit d'abord dans l'oreille du premier secrétaire avant de ricocher vers le cabinet de Manuel Valls ou l'Elysée, où son ami de trente ans, Michel Yahiel, officie comme conseiller social depuis 2012. En plus des affaires sociales, les deux hommes sont liés par leur soutien indéfectible à François Hollande, membres du «club des 3 %», le tout petit groupe qui croyait dès le début aux chances présidentielles du député de Corrèze, alors que tous les sondages le mettaient dans les choux.