Menu
Libération
Retour sur

Attaques au couteau contre des policiers et des militaires : les précédents

Ce n'est pas la première fois que des hommes se revendiquant de la mouvance islamiste attaquent à l'arme blanche, ou tentent d'attaquer, des policiers ou des militaires en France.

Un forcené abattu par les forces de l'ordre à Echirolles (Isère). (Photo LIONEL BONAVENTURE. AFP)
Publié le 14/06/2016 à 11h47

Lundi, vers 21 heures, un commandant de police de 42 ans est tué de plusieurs coups de couteau devant son domicile à Magnanville (Yvelines). L'assaillant se retranche dans la maison avant d'être abattu par le Raid, qui découvrira le corps de la compagne du policier et le fils du couple, âge de trois ans, sain et sauf. L'homme s'appellerait Larossi Abballa. Il s'est réclamé de l'EI et une agence proche de l'organisation jihadiste l'a décrit comme «un combattant de l'EI». Ce n'est pas la première fois que des policiers ou militaires sont agressés, en France, à l'arme blanche, par des individus se réclamant jihadistes.

Le 25 mai 2013, à 17 heures, Alexandre Dhaussy, 22 ans, converti à un islam radical depuis quatre ans, s'agenouille pour faire une prière dans le quartier de la Défense (Hauts-de-Seine) avant de se faufiler vers des militaires en mission de surveillance. Il brandit alors un couteau et plante la lame dans la nuque d'un soldat de première classe du 4e régiment de chasseurs de Gap, qui survivra. Arrêté quelques jours plus tard, Alexandre Dhaussy reconnaît avoir agi au nom de son idéologie religieuse pour combattre «les mécréants» et dit s'être inspiré du meurtre d'un soldat perpétré trois jours plus tôt à Londres par deux Britanniques convertis à l'islam. (Ces derniers avaient renversé en voiture le soldat, l'avaient ensuite poignardé à de multiples reprises avant de tenter de le décapiter avec un hachoir, sous les yeux de nombreux passants.) Deux ans plus tard, Alexandre Dhaussy a finalement été déclaré irresponsable pénalement par la justice en raison de troubles psychiatriques et ne sera donc jamais jugé pour ses actes.

Le 20 décembre 2014, Bertrand Nzohabonayo, un jeune homme âgé de 20 ans né au Burundi, attaque au couteau des policiers dans le commissariat de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire). La version officielle semble parfaitement claire : l'assaillant, qui se faisait aussi appeler Bilal, s'en serait pris aux agents en criant «Allahou Akbar». L'homme, qui avait affiché sur son compte Facebook le drapeau de l'Etat islamique, a ensuite été abattu. Converti à l'islam, Bertrand Nzohabonayo n'était connu des services de police que pour de petits délits. Il n'était pas fiché pour des activités à caractère terroriste, à la différence de son frère, connu pour ses positions radicales et qui avait un moment envisagé de partir en Syrie avant d'y renoncer. Pourtant, plusieurs témoignages mettent en cause la version rapportée par le commissariat. Un an plus tard, les parents de Bertrand Nzohabonayo, persuadé que leur fils n'était pas un terroriste et avait été amené au commissariat après avoir été interpellé, avaient lancé un appel à témoins et annoncé leur intention de se constituer partie civile.

Fin octobre 2015, Hakim Marnissi, 25 ans, est arrêté à Toulon et reconnaît en garde à vue avoir été en contact avec un jihadiste français en Syrie et avoir projeté d'attaquer des militaires de la base navale de sa ville avant de mourir en martyr. Surveillé depuis un an en raison de sa radicalisation, il avait reçu un couteau de combat et deux cagoules par colis postal.

Le 3 février 2015, à Nice, trois militaires qui patrouillaient devant un immeuble abritant l'antenne locale du Consistoire juif et une radio juive sont attaqués par un homme avec un couteau à «grande lame». Moussa Coulibaly, originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), est arrêté. Il se serait radicalisé depuis 2011. Une semaine avant son arrestation, il est refoulé de Turquie et est surveillé par les services de renseignement français. En garde à vue, il exprime sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs. 

Le 7 janvier 2016, un an jour pour jour après l'attentat contre Charlie Hebdo, un homme, reconnu par ses proches comme un Tunisien nommé Tarek Belgacem, se présente devant le commissariat de la Goutte-d'Or (XVIIIe arrondissement de Paris) en brandissant un hachoir de boucher. Muni d'un dispositif explosif qui se révélera factice, il s'écrie alors «Allah akbar», avant de s'effondrer sous les balles des policiers. Une revendication jihadiste incluant une profession de foi en faveur de l'organisation Etat islamique est retrouvée sur lui mais sa famille portera plainte contre X pour homicide volontaire.