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Essai clinique mortel à Rennes : ouverture d'une information judiciaire

Le parquet a pointé ce mardi des antécédents médicaux chez le patient décédé en janvier lors d'un test d'une nouvelle molécule par le laboratoire Biotrial, et met ainsi en avant une sélection non conforme des volontaires sains.

Le laboratoire Biotrial de Rennes, le 15 janvier. (Photo Damien Meyer. AFP)
Publié le 14/06/2016 à 12h29

C'est la suite logique de l'affaire dite de Rennes, où une personne est décédée en janvier après une participation à un essai d'une nouvelle molécule. Ce mardi matin, le parquet de Paris, pôle santé publique, a ainsi décidé d'ouvrir «une information judiciaire contre personne non dénommée des chefs d'homicide involontaire et blessures involontaires afin de déterminer si des fautes de nature pénale ont contribué de manière certaine au décès et blessures des victimes ou si les faits s'inscrivent dans le cadre d'un aléa scientifique».

Le cadre de cette information judiciaire reste général. Et ne présage pas de la suite même si, dans son communiqué, le parquet met en avant l'état de santé, avant l'essai, de la personne décédée. En tout cas, dès le 15 janvier, le pôle de santé publique du parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire à la suite de l'essai mené par le laboratoire Biotrial à Rennes, sur une molécule du laboratoire portugais Bial. «De nombreuses investigations ont été réalisées», note le parquet qui précise  quelques éléments : «Six volontaires de la cohorte concernée ont bien reçu la molécule faisant l'objet de l'essai clinique. Le dosage et la posologie prévus par le protocole de l'essai clinique ont été respectés.» Mais il ajoute : «Des facteurs endogènes, propres à chaque volontaire de la cohorte, pourraient expliquer la variabilité des effets de la molécule sur l'organisme des six volontaires. Et la victime décédée était porteuse, bien avant sa participation à l'essai, d'une pathologie vasculaire endocrânienne occulte, susceptible d'expliquer l'issue fatale la concernant.»

«La molécule apparaît en cause mais le mécanisme physiopathologique déclenché demeure encore inconnu à ce jour», conclut logiquement le parquet. Et à la lecture de ce communiqué, il apparaît que le parquet met en avant, d'abord, une sélection non conforme des volontaires sains. Et il ne mentionne pas le temps écoulé entre les premiers symptômes et l'arrêt de l'essai, ce qu'avait pourtant critiqué fortement l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).