Menu
Libération
Réactions

Sécurité : droite et extrême droite réclament un nouveau tour de vis

«La riposte doit monter d'un cran, là, maintenant, tout de suite», a réclamé Valérie Pécresse (LR), au diapason de la présidente du FN Marine Le Pen.

Valérie Pécresse le 21 mars 2016 à Paris (Photo THOMAS SAMSON. AFP)
Publié le 14/06/2016 à 15h49

Sitôt après l'assassinat de deux policiers par un partisan revendiqué de l'Etat islamique, droite et extrême droite ont rivalisé mardi dans la critique contre l'exécutif, et dans la revendication de mesures plus sévères contre les jihadistes voulant frapper la France. «La riposte contre ces terroristes doit monter d'un cran, là, maintenant, tout de suite», a réclamé la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. Candidat à la primaire de droite, Bruno Le Maire a lui aussi demandé «de renforcer les moyens juridiques et techniques [...] afin d'assurer une surveillance de tous les individus liés au jihadisme, surtout après une condamnation pour terrorisme». Quant au député Eric Ciotti, proche de Nicolas Sarkozy, il a réclamé la mise en place de «centres de rétention» et «l'interdiction de manifestations», et pourrait prochainement cosigner une proposition de loi en ce sens.

Quant à la présidente du Front national, Marine Le Pen, elle a jugé via Facebook que «la vraie lutte contre le fondamentalisme n'a pas été engagée». Aux habituelles revendications frontistes (contrôles aux frontières, coup d'arrêt à l'immigration…), l'eurodéputée a ajouté une proposition d'effet plus immédiat : l'application de l'article 411-4 du code pénal. Cet article punit d'un maximum de trente ans de détention et de 450 000 euros d'amende le fait «d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère (...) en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France», ou d'en fournir les moyens.

Cette revendication n'est pas inédite, ayant déjà été posée par la droite : par une question écrite du député LR Claude Goasguen, puis dans une résolution déposée en avril 2016 par 37 députés du même parti, celle-ci demandait au gouvernement «à faire application de cet article». Dans sa réponse à Claude Goasguen, le gouvernement jugeait toutefois cette voie légale hasardeuse, l'article 411-4 ayant selon lui été conçu pour répondre à des états formels de guerre. L'exécutif indiquait donc sa préférence pour l'infraction d'«association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme», elle aussi prévue par le code pénal. La peine prévue pour ce chef est de dix ans de prison et de 225 000 euros d'amende ; elle peut être portée à vingt ans et 350 000 euros en cas de projets «particulièrement graves, car mettant en danger l'intégrité de personnes».