Menu
Libération
Candidat-président

La Haute Autorité pour la primaire de droite saisie du cas Sarkozy

Président de LR et candidat présumé à la primaire : cette double casquette irrite les concurrents de l'ex-chef de l'Etat, qui le pressent de clarifier sa situation.
Nicolas Sarkozy, au Stade de France, le 10 juin. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 15 juin 2016 à 13h09

Président du parti Les Républicains et candidat non-déclaré à la primaire, telle est encore la délicate situation de Nicolas Sarkozy. Délicate pour ses adversaires du moins : l'ex-chef de l'État, lui, s'accomode fort bien de cette ambigüité, qui lui permet de se déplacer aux frais du parti. De quoi irriter ses concurrents, dont deux, François Fillon et Hervé Mariton, viennent de saisir la Haute Autorité pour la primaire de droite. Cette structure «indépendante» de cinq membres, chargée de superviser le scrutin, a désormais 48 heures pour se prononcer.

En théorie, rien ne force Nicolas Sarkozy à sortir du bois avant le 9 septembre, date limite de dépôt des candidatures, un peu plus de deux mois avant le vote. Toutefois, plusieurs candidats ont, à l'instar d'Alain Juppé, pointé le «problème éthique et moral» posé par la situation de Nicolas Sarkozy, l'encourageant à se déclarer au plus vite. Une déclaration qui l'obligerait à démissionner de la présidence de LR, comme les autres candidats membres de la direction du parti. «Plus vite cette situation sera clarifiée, plus vite les candidats seront sur un pied d'égalité», avait de son côté estimé François Fillon dans Sud-Ouest.

Des arguments qu'a pour l'instant balayés le camp Sarkozy. «Après tout, ils n'avaient qu'à être candidats à la présidence du parti, a tranché auprès du Monde Guillaume Larrivé, porte-parole de LR et proche de Nicolas Sarkozy. Ils s'attendent à quoi ? Un président de parti n'est pas là pour faire simplement des communiqués sur la mort de Mohamed Ali, ce n'est pas la reine d'Angleterre.» Reste à connaître l'avis de la Haute Autorité, qui devrait être rendu d'ici vendredi. Celle-ci ne peut toutefois que formuler des «observations» ou des «recommandations» et non décider de sanctions.