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Libération
Interview

Lienemann : «Qui va accepter ce coup d’Etat permanent ?»

Publié le 16/06/2016 à 20h21

Candidate déclarée à l’élection présidentielle, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, s’oppose à l’idée du premier secrétaire du PS de changer les statuts du PS pour dispenser Hollande de primaire via un congrès extraordinaire.

Quelle a été votre réaction à la proposition de Cambadélis ?

Consternée. Il n’y a aucune stratégie autre que celle du sauve-qui-peut. Le président sortant ne veut pas se confronter à d’autres hypothèses possibles. Il siffle la fin de la récré.

Vous pensez que cela vient de Hollande ?

Oui, mais ça ne m’étonne pas. Lorsque Sarkozy était président, Hollande avait pourtant expliqué qu’il repasserait par une primaire. Mais ça, c’était avant. On commence à s’habituer à ce qu’il ne tienne pas ses promesses. C’est une manœuvre politicarde pour s’accrocher aux branches. Que Hollande coule, c’est une chose, mais couler le PS avec, c’en est une autre !

Qu’allez-vous faire ?

On va déjà voir au conseil national [ce samedi, ndlr] quelle majorité de socialistes accepte que l’on bafoue comme ça les règles votées par les militants. Qui va accepter ce coup d’Etat permanent ? On est prêt à changer les règles pour le fait du prince ! On verra donc le rapport de force. Et puis s’il y a vraiment un congrès, on peut encore s’y opposer !