Candidate déclarée à l’élection présidentielle, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, s’oppose à l’idée du premier secrétaire du PS de changer les statuts du PS pour dispenser Hollande de primaire via un congrès extraordinaire.
Quelle a été votre réaction à la proposition de Cambadélis ?
Consternée. Il n’y a aucune stratégie autre que celle du sauve-qui-peut. Le président sortant ne veut pas se confronter à d’autres hypothèses possibles. Il siffle la fin de la récré.
Vous pensez que cela vient de Hollande ?
Oui, mais ça ne m’étonne pas. Lorsque Sarkozy était président, Hollande avait pourtant expliqué qu’il repasserait par une primaire. Mais ça, c’était avant. On commence à s’habituer à ce qu’il ne tienne pas ses promesses. C’est une manœuvre politicarde pour s’accrocher aux branches. Que Hollande coule, c’est une chose, mais couler le PS avec, c’en est une autre !
Qu’allez-vous faire ?
On va déjà voir au conseil national [ce samedi, ndlr] quelle majorité de socialistes accepte que l’on bafoue comme ça les règles votées par les militants. Qui va accepter ce coup d’Etat permanent ? On est prêt à changer les règles pour le fait du prince ! On verra donc le rapport de force. Et puis s’il y a vraiment un congrès, on peut encore s’y opposer !