Dès mardi, des représentants syndicaux avaient fait le déplacement au commissariat des Mureaux (Yvelines), où travaillait le commandant Salvaing, assassiné avec sa compagne à leur domicile lundi soir. L'un d'eux avait pris la parole pour «apporter de la solidarité aux collègues» et glisser quelques revendications. Les organisations ont été entendues.
François Hollande a annoncé vendredi, lors de l'hommage solennel devant la préfecture des Yvelines, que «des mesures seront prises pour garantir [l']anonymat et donc [la] protection» des policiers et gendarmes. «Il s'agira d'une mesure très juridique, qui devrait concerner l'anonymat dans les procédures», précise-t-on au ministère de l'Intérieur.
Depuis les assassinats de Jean-Baptiste Salvaing et de Jessica Schneider, les policiers craignent d'être à nouveau pris pour cible, surtout en dehors des heures de boulot. «On demande l'anonymat sur les procès-verbaux pour toutes les affaires», indique Christophe Rouget, du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (majoritaire). Les conditions moins restrictives pour le port d'arme en dehors des heures de service seront aussi pérennisées au-delà de l'état d'urgence.
Ces annonces ont contenu la grogne de policiers. En partie, du moins : ainsi, lors de la cérémonie vendredi matin, un policier en poste à Mantes-la-Jolie, comme Jessica Schneider, a refusé de serrer la main de François Hollande, qui a passé son chemin. Face au Premier ministre qui s’est planté devant lui, près de son visage, il a recommencé en gardant les bras le long du corps. L’agent lui aurait expliqué les raisons de son geste : protester contre le manque de moyens.