Bruno Le Maire a innové. Député Les Républicains et candidat déclaré à la primaire de la droite, il avait jusqu’à présent pris l’habitude de répéter dans tous ses discours que le changement c’était le renouvellement. En somme : en finir avec la génération du dessus. Voilà qu’il a sorti dimanche de nouveaux arguments, aussi étonnants qu’évanescents.
Sur le chômage d'abord et la réforme du travail. Pour lui c'est tout simple, il faudrait «simplifier le marché du travail», et donner «la certitude aux salariés que s'ils perdent leur travail, ils en retrouvent un dans les six mois». Génial… Mais comment faire ? Il a diverses mesures dans sa besace, comme «la privatisation de Pôle Emploi», ou le reversement aux salariés des fonds de la formation professionnelle. Ah bon, et donc en six mois le licencié retrouve un boulot.
Sur les violences lors des manifestations, là encore c'est tout simple. Certes, «la liberté de manifester, c'est un droit, pas d'interdiction de manifestation». Mais alors que faire ? Il suffit de mettre sous le verrou les casseurs. «Cela fait des semaines qu'on voit des gars encagoulés, avec des barres à mine, qui vont saccager des villes […] il y a peu d'interpellations.» Et il insiste : «Je n'arrive pas à comprendre, comme simple citoyen, que des casseurs puissent continuer à semer le désordre, à Rennes, à Nantes, ici à Paris, contre des hôpitaux pour enfants». On le voit, trop facile, avant toute manifestation on arrête en préventif les casseurs. Il fallait juste y penser.