C'est parti. Moins de trois jours après l'annonce dans Libération, par Jean-Christophe Cambadélis, d'une primaire à gauche, les socialistes opposés à la ligne Hollande-Valls s'agitent. Samedi, lors du conseil national qui a fixé cette primaire pour les 22 et 29 janvier, le patron du PS a ironisé sur le nombre d'ambitions présidentielles à la gauche de son parti.
Listes. Arnaud Montebourg candidat à la primaire ? «Une hypothèse parfaitement plausible», a indiqué l'intéressé lundi sur Europe 1. Avant de se lancer, l'ex-ministre de l'Economie, qui fut le troisième homme de la «primaire citoyenne» du PS en 2011 (17 % au premier tour), souhaite s'assurer que son parti - avec lequel il a pris ses distances - organise bien une «primaire des citoyens, c'est-à-dire que tous les Français peuvent venir, pas seulement les Français qui auraient une carte ou se reconnaîtraient dans tel ou tel appareil». «Ça doit être une primaire sur la base des listes électorales, a-t-il insisté. J'attends que ces règles soient fixées.» Montebourg prépare son «Projet France», la plateforme lancée mi-mai. «Face à François Hollande, je suis déterminé à proposer un projet alternatif, parce que la France en a besoin et que la primaire est l'occasion de faire ses propositions originales, créatives et innovantes», a-t-il ajouté lundi matin.
Marie-Noëlle Lienemann, elle, est déjà candidate. «Eux hésitent, attendent, moi je sais où je vais», se félicitait-elle samedi. Celle qui fut ministre du Logement sous Pierre Bérégovoy (1992-1993) puis Lionel Jospin (2001-2002) a lancé un site «participatif» et, comme le fait remarquer un cacique de la rue de Solférino, «elle n'a pas pour habitude de lâcher l'affaire».
Bernie. Benoît Hamon, leader de l'aile gauche se tâte. «Oui. S'il devait y avoir une primaire à gauche, je n'exclus pas d'y participer», avait-il glissé en septembre dans l'Humanité. Depuis son départ du gouvernement en 2014, l'ex-ministre s'est opposé au projet de loi travail à l'Assemblée. A des fidèles, il a confié qu'il serait candidat. «Et pas seulement à la primaire», fanfaronnait l'un d'eux.
Enfin, il faudra compter avec Gérard Filoche. L'ancien inspecteur du travail se rêve un destin à la Bernie Sanders. «A 70 ans, je pense que je peux défendre utilement les petits salaires et les petites retraites», a-t-il expliqué au Point.fr. Il en est persuadé : «Même une chèvre gagnerait contre Hollande.»