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Libération
Départ

Le plus haut gradé de la gendarmerie raccroche déjà son képi

Le général Favier, 57 ans, a annoncé qu'il avait décidé de quitter son poste de directeur général de la gendarmerie nationale le 1er septembre. Il aurait pu rester en place encore trois ans.
A l'école militaire, Paris, en octobre. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 21 juin 2016 à 18h41

La nouvelle a fait l'effet d'un coup de tonnerre sous les képis des pandores. Leur patron, le général d'armée (5 étoiles), Denis Favier, directeur général de gendarmerie nationale, a annoncé son départ le 1er septembre à l'âge de 57 ans.

Surnommé «l’étoile filante» par ses troupes pour avoir décroché sa cinquième étoile en sautant les barrières de l’avancement dans l’âge, il dirigeait cette institution de 96 000 hommes depuis avril 2013. Saint-Cyrien issu de la promotion de «la grande armée», il choisit la gendarmerie, «l’armée du temps de paix» à sa sortie de l'école, et y occupe à peu près l’ensemble des postes pour s’y tailler un pedigree quasiment irréprochable. Avec comme couronnement un commandement de prestige, celui du GIGN en avril 1994 et un haut fait d’armes la même année.

Conforter les particularismes de la gendarmerie

En décembre 1994, il commande l'assaut d'un Airbus sur l'aéroport de Marseille-Marignane.  Les terroristes sont neutralisés et tous les otages libérés, sains et saufs. En 2007, il reprend le commandement de cette unité jusqu'en 2011. Il procède alors à une réorganisation afin de la renforcer, humainement et techniquement.  Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls le fait venir à son cabinet comme conseiller gendarmerie. «Un chef d'un grand charisme», disent de lui ses subordonnés, qui aura su conforter les particularismes de la gendarmerie après son passage sous la tutelle de l'Intérieur voulu sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Même si l'essentiel du travail technique, administratif et concret avait été mené par son prédécesseur. Mais le patron des gendarmes n'aura pas laissé les civils manger «la laine sur le dos des militaires». «Il a su se montrer très politique et très fin», confie un officier d'état-major. Ce qui lui vaut de décrocher sa cinquième étoile et son poste de DGGN.

En janvier 2015, l'ancien patron du GIGN reprend du service pour coordonner lui-même la traque des frères Kouachi par l'unité d'élite de la gendarmerie. Volontiers solitaire dans l'exercice de ses responsabilités, peu adepte de la collégialité, le général Favier n'a pas précisé les raisons de son départ alors qu'il pouvait rester en poste encore trois années. «Je voulais juste vous dire toute la fierté qui a été la mienne de commander à des femmes et des hommes dont la vocation première est l'engagement au service des autres et le dévouement à la mission», a déclaré le général Favier devant les 250 chefs opérationnels de la gendarmerie nationale à laquelle il avait réservé la primeur de cette annonce.