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Libération
Récap

Colombie, CFDT, Euro, chômage..., le point sur l'actualité hors Brexit

Le président colombien Juan Manuel Santos (g) et Timoleon Jimenez, responsable des Farc (d) se félicitent après avoir signé un cessez-le-feu avec l'aide du président cubain Raul Castro (c), le 23 juin à La Havane (Photo ADALBERTO ROQUE. AFP)
publié le 24 juin 2016 à 9h36

Colombie. Le gouvernement et la guérilla des Farc ont signé jeudi à La Havane un accord historique sur un cessez-le-feu définitif et le désarmement de la rébellion, levant le dernier obstacle à un accord de paix après un demi-siècle de conflit. «Aujourd'hui est un jour historique pour notre pays (...) nous avons mis un point final au conflit armé avec les Farc», s'est réjoui le président colombien Juan Manuel Santos après avoir serré la main du chef suprême des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Timoleon Jimenez, sous le regard de plusieurs chefs d'Etat et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.  L'accord entrera en vigueur à partir de la signature prochaine d'un accord de paix, dont la date n'a pas été précisée mais qui aura lieu en Colombie. Le texte établit les modalités de l'abandon des armes, fixe des garanties de sécurité pour les ex-guérilleros et sur «la lutte contre les organisations criminelles». Les quelque 7.000 combattants de cette guérilla issue en 1964 d'une insurrection paysanne seront placés dans 23 zones de démobilisation et huit campements où leur sécurité sera garantie, et devront remettre leurs armes aux membres d'une mission des Nations unies qui sera dépêchée en Colombie une fois la paix signée. Le désarmement devra être mené à bien dans les 180 jours suivant la signature d'un accord de paix final. Cet annonce sans précédent permet enfin d'envisager pour bientôt la fin du plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait depuis 52 ans au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Camouflet. La Cour suprême des Etats-Unis a bloqué jeudi une mesure emblématique de Barack Obama sur l'immigration,  plaçant cette question sensible au cœur de la campagne pour lui succéder à la Maison Blanche. Ce tournant judiciaire est «frustrant» et «douloureux» pour des millions d'immigrés en situation irrégulière, a souligné, le visage fermé, le président américain lors d'une brève allocution. Fin 2014, il avait annoncé une série de mesures règlementaires s'assimilant à des régularisations temporaires pour quelque quatre à cinq millions de migrants, majoritairement hispaniques. Contraint de reconnaître son impuissance sur ce dossier, il doit se borner à espérer qu'un démocrate reprenne le flambeau dans sept mois pour mener à bien une réforme qu'il avait érigée au rang de priorité dès son arrivée au pouvoir en 2009.

«Collabos». Aprés la manifestation contre la loi travail qui s'est déroulée sans heurts, une centaine de personnes se sont attaquées au siège de la CFDT, syndicat réformiste partisan de la loi El Khomri.  La façade a été dégradée. Des slogans tesl «collabos», «s'est fini de trahir» y ont été inscrites. «Une attaque intolérable» a réagi Manuel Valls alors que le secrétaire général du syndicat, Laurent Berger évoque cette «attaque violente» comme «un coup direct porté à la démocratie».

Boulot. Le gouvernement dévoile en fin d'après-midi le nombre d'inscrits à Pôle emploi à fin mai, alors que l'indicateur vient de connaître, pour la première fois depuis début 2011, deux mois consécutifs de baisse. Si la série se prolongeait à un troisième mois d'affilée, ce serait inédit depuis la crise de 2008.

Météo. Quatre départements sont en alerte orange à causes des risques d'orage:  la Charente, la Dordogne, la Gironde et la Haute-Vienne.

Euro. Dernier jour sans match aujourd'hui. Demain, un autre tournoi débute avec les 8es de finales à élimination directe. Vous demandez le programme? Le voilà.

Imbroglio. Le Conseil constitutionnel doit résoudre vendredi un aride problème de droit sur les doubles poursuites pénales et fiscales, dont dépend en partie le sort judiciaire du plus célèbre fraudeur de France, Jérôme Cahuzac. Les Sages donneront à 10 heures  leur réponse aux «questions prioritaires de constitutionnalité» (QPC) posées dans deux affaires distinctes par l'ancien ministre du Budget, et par les héritiers de la riche famille de marchands d'art Wildenstein, soupçonnés d'avoir dissimulé au fisc des sommes pharaoniques. Tous ont obtenu une suspension de leurs procès, jusqu'en septembre pour Jérôme Cahuzac, en mettant en cause la conformité de deux articles du Code général des impôts avec le principe de «nécessité des peines», consacré par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. L'un de ces articles prévoit des redressements majorés de jusqu'à 80% en cas d'«omissions» ou d'«inexactitudes» dans les déclarations au fisc: c'est une sanction administrative. L'autre article menace d'amendes (jusqu'à deux millions d'euros) et de peines de prison (jusqu'à sept ans) «quiconque s'est frauduleusement soustrait» à l'impôt: c'est une sanction pénale. Pour les avocats du ministre et des millionnaires qui ont caché leurs Bonnard et autres Fragonard, cela revient à punir le fraudeur deux fois. Et à violer une protection vieille comme le droit romain - qui parlait de «non bis in idem» (pas deux fois pour la même chose).